L'histoire :
Marlène, collégienne, aime passer son temps le nez dans les bouquins et être avec sa meilleure amie. Elle adore aussi sa tante Ruby, considérée comme la rebelle de la famille. Mais la chose qu'elle déteste le plus au monde, c'est aller au salon de coiffure. Depuis la mort de son père, sa mère les emmène toutes les deux au salon de coiffure en fin de semaine, pour cacher leurs cheveux frisés et les lisser afin de pouvoir mieux s'intégrer. Ces moments ne sont pas du tout plaisants, ils sont même douloureux pour Marlène. Dans les deux sens du terme. Douloureux physiquement parlant, mais aussi douloureux psychologiquement car elle ne peut s'affirmer telle qu'elle est vraiment. Elle aimerait tant être comme sa tante Ruby qui assume ses cheveux bouclés ! Pour sa mère, pourtant, il n'en est pas question. Marlène est considérée comme la paria de la famille. Lorsqu'elle va fêter les quinze ans de sa cousine « parfaite », celle qui a les « bons cheveux » et qui est jolie au naturel, elle se prend les remarques des oncles et des autres membres de la famille. Et lorsqu'elle a le malheur de leur répondre, elle est rappelée à l'ordre et sommée de s'excuser. Pourtant, germe en elle progressivement un vent de rébellion. Elle aimerait assumer ses cheveux tels qu'ils sont. Elle va alors se renseigner pour assumer ses frisottis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au scénario de ce roman graphique pour adolescentes, Claribel A. Ortega, l'autrice du roman à succès Ghost squad et de Witchlings, se lance dans la bande dessinée aux côtés de Rose Bousamra, une artiste freelance. Ensemble, elles explorent le mal-être adolescent, l'impossibilité de trouver sa place en société à cause d'un physique qui ne rentre pas dans les cases. Ici, la jeune Marlène qui a les cheveux frisés, est contrainte de cacher cette part d'elle-même. Elle est d'ailleurs régulièrement la cible des railleries des gens de son âge, ou des membres de sa famille. Mais pour grandir, elle éprouve le besoin de s'accepter avec le physique qui lui a été attribué, et donc sa chevelure frisée. Le sujet s'adresse principalement à des adolescentes qui peuvent se sentir mal dans leur peau. Le traitement scénaristique les poussera peut-être à se sentir belles au naturel. Toutefois, les traits de certains personnages sont parfois un peu tirés à l'extrême. Notamment l'attitude de la mère qui n'est pas à l'écoute de sa fille, et qui reste focalisée sur l'apparence physique et les diktats de la beauté. La pagination est assez conséquente, un peu plus de 200 pages, et le sujet aurait pu être traité plus succinctement. Graphiquement, le trait est agréable, mais la colorisation est un poil girly. Cette BD au sujet original, mais un poil tirée par les cheveux, a le mérite d'exister !
