L'histoire :
Au début du XXème siècle, Robert se passionne pour l’astronomie, en compagnie de son ami Ogilvy, astronome à Ottershaw (grande banlieue de Londres). Une nuit, alors qu’ils observent la planète Mars, profitant de sa proximité temporaire avec la Terre, ils aperçoivent comme des explosions de gaz à sa surface. Ils passent la nuit à évoquer ce phénomène, en espérant qu’il se reproduise. Ils ignorent alors que ce sont d’incroyables projectiles qui viennent d’être tirés en direction de la Terre. Quelques temps plus tard, l’un d’eux s’écrase de nuit dans un pâturage de Horsell. Ogilvy est le premier sur place au petit matin, car il a aperçu la chute de ce qu’il croit être une météorite. Il découvre stupéfait un immense cylindre doré, planté dans un cratère fumant, dont le capot sur le cul semble se dévisser progressivement. Ogilv s’en retourne aussitôt dans la ville la plus proche, Woking, afin de ramener des autorités sur place. Bientôt, la population, les journalistes et les militaires affluent vers ce point d’impact, persuadés de voir en sortir des créatures venant d’une autre planète. Ce n’est que le lendemain que le couvercle termine enfin de se dévisser, alors qu’une foule nombreuse s’est massée autour du cylindre venu de l’espace…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette énième adaptation du célèbre roman d’HG Wells est l’une des plus fidèles au texte d’origine. Lorsqu’on adapte un tel monument, en effet, la tendance est forte de sortir cette histoire d’invasion extraterrestre (la première du genre !) du contexte d’époque de son écriture – comme le fit Spielberg dans son film, par exemple. Wells a écrit cela en 1898 (l’époque du J’accuse d’Emile Zola !) et il projetait alors son déroulement en la future année 1914 – année à laquelle débuta un tout autre chaos mondial… L’allemand Thilo Krapp se laisse donc ici porter par le texte stricto-sensu, avec toutes ses longueurs et ses aspects archaïques. Les débuts anciens de la littérature fantastique et de SF paraissent logiquement kitsch au regard de ce qu’est devenu notre présent. On ne peut cependant pas lui reprocher le parti-pris de la fidélité, tout à fait louable et réalisé avec rigueur sur plus de 120 planches. Mais on ne peut pas non plus s’affranchir de sa conséquence : la lecture de ce one-shot quelque peu éculé n’est que moyennement passionnante. Le dessin semi-réaliste se montre plus réussi pour ses choix de découpage et l’expressivité de ses personnages que pour ses paysages, souvent ternes, ou les scènes de destruction, quelque peu « naïves » (ex : le tripode qui « casse » l’église p.45). Hou les méchants martiens.