L'histoire :
A Ombreuse, en Italie, au milieu du XVIIIème siècle, le jeune Côme de Laverse du Rondeau tance son père qui a badigeonné les arbres de la propriété de glu pour attraper les oiseaux, mais aussi toutes sortes d’animaux comme les écureuils. Le jeune homme est lui-même perché sur une branche. Son père lui demande de redescendre. Cela fait déjà trois jours que l’enfant est perché, parce que son père les avait obligés, son frère Blaise et lui, à manger des escargots comme à la cour de France. Mais bravache, Côme reste dans ses arbres. Il grimpe de branche en branche, change d’arbre avec agilité. Un chant mélodieux l’attire au-delà du parc de ses parents. C’est une jeune fille qui fait de la balançoire et à qui Côme rend sa pomme tombée, à la pointe de son épée, chevaleresque. Il fait connaissance avec la jolie Violette. Il lui annonce qu’il est le maître de tous les arbres d’Europe. Elle lui affirme qu’il deviendra son esclave le jour où il foulera le sol. A la nuit tombée, c’est son petit frère qui vient le ravitailler en nourriture et en équipement. Il sait bien, lui, que son frère ne descendra jamais…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1957, le romancier italien Italo Calvino publie un petit bijou de fraîcheur et de liberté : Le baron perché. Cette histoire d’un gamin de douze ans, fils de baron du nord de l’Italie à la frontière autrichienne, décide un jour de monter dans un arbre et de ne plus jamais en descendre. A mi-chemin entre le roman d’aventures, le roman d’apprentissage et le conte philosophique, le Baron perché offre notamment une belle réflexion sur la liberté personnelle, la force de conviction, la quête de l’accomplissement de soi, intellectuel et culturel, humain. Un monument de la littérature mondiale. Il fallait donc une jeune femme, insouciante et talentueuse, pour se mesurer à ce géant d’humour, de poésie et d’intelligence. L’adaptation de chefs-d’œuvre de la littérature est un exercice périlleux, où il faut savoir ne pas être trop respectueux ni trop sage (encore faut-il être en plus talentueux). Claire Martin livre une magnifique copie. La langue d’Italo Calvino (et celle de sa traductrice Juliette Bertrand) est d’une précision et d’une richesse ébouriffante. C’est la raison pour laquelle il fallait une adaptation qui laisse parler les images. Claire Martin livre une adaptation très graphique avec une ligne claire simple et colorée. C’est fin et beau, c’est surtout juste. Le séquençage sert parfaitement une narration étonnamment maîtrisée, pour signer une première œuvre réussie.
