L'histoire :
En raison d’un divorce et d’un changement de boulot, la mère de Max et d’Anna sa grande sœur, oblige ses enfants à emménager dans une nouvelle maison et un nouveau quartier. Max trouve ça trop cool, car plus grand que leur précédent appartement. Anna déprime totalement, ce qui convient à l’âge ingrat et rebelle de son adolescence. Le top de la déprime, c’est que leur nouvelle maison est située entre un hospice pour personnes en fin de vie et une boutique de vieilles poupées d’un autre âge, tenue par un vieux croulant. La première nuit est éprouvante, car les enfants entendent comme des gémissements venant de l’extérieur. Ils ignorent que les médecins de l’hospice se livrent à de sombres expériences sur leurs patients… Et puis le lendemain, Anna fulmine car elle retrouve une de ses poupées gothiques de collection avec un bras arraché. Elle tient son frangin pour responsable de cet attentat ; Max dénie avec force. Sur le conseil de sa mère, elle apporte sa poupée au magasin d’à côté pour voir si le vieil artisan saurait lui réparer. Elle découvre alors sur les rayonnages des quantités de poupées vraiment antiques et moches…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le Texto maudit, ce Réveil des poupées inaugure la nouvelle collection Jungle Frisson, destinée à faire (un peu) peur aux adolescents. Et tout comme Texto maudit surfe sur un mécanisme standard de l’épouvante (la malédiction), ce Réveil des poupées emprunte à de célèbres films d’horreur le principe de l’attaque de poupées devenues méchantes (cf. la saga de Chucky dans Jeu d’enfant, Annabelle…). Le scénariste Michel-Yves Schmitt donne cependant un peu de cohérence à cette base : les poupées n’attaquent pas gratuitement leurs voisins les plus proches ; et on vous laissera découvrir le pourquoi du comment. D’ailleurs, si cette aventure est complète et autonome, la dernière page laisse planer la possibilité d’une suite. Le dessin stylisé et dynamique et Maud Begon, qu’on a déjà pu apprécier dans Bouche d’ombre (entre autre) s’avère un fort bon vecteur pour le registre de l’épouvante. La dessinatrice délivre de belles séquences de mises en situation, utiles pour présenter les personnages et leurs psychologies, et trop calmes pour ne pas être suspectes… Et puis quand les choses s’emballent, ses cases se remplissent, se noircissent, deviennent étouffantes, dans un subtil traitement de l’oppression.