L'histoire :
Krass, Spot, Pudubec, Lamorve et Croutard sont une bande de potes collégiens, tous plus dégueulasses les uns que les autres. Par exemple, Krass conserve précieusement dans des petits pots en plastique une extraordinaire collection de crottes de nez : la plus grosse, la plus goûtue, celle qu’il compose au fil du temps en la faisant grossir… Quand il la montre à sa copine Ariel (qui elle, ne fait pas partie de la bande des dégueux), celle-ci en attrape la nausée… Plus tard, pendant que Spot s’habille, Krass en profite pour visiter son appartement. Surprise : sur la table de la cuisine, il trouve un plein pot de mousse au chocolat. Ce gros gourmand ne résiste pas à l’envie d’y tremper un doigt pour la goûter. Surprise : il ne s’agissait pas de mousse au chocolat, mais d’un échantillon de selles à déposer au cabinet d’analyses médicales. Krass s’en rend compte, mais trop tard, une fois qu’il a le doigt dans la bouche. Il est tellement écœuré qu’il engloutit un plein verre de jus d’orange. Surprise : il ne s’agissait pas de jus d’orange, mais de l’échantillon d’urine qui allait avec l’échantillon de selles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre et le dessin de la couverture sont parfaitement explicites : cette nouvelle série comique revendique un humour scato à 200%. Dans ce (premier ?) recueil de gags en une planche, nos héros collégiens n’ont donc aucun scrupule à bouffer leur morve, jouer avec du pipi, du caca, larguer des prouts nucléaires, émettre des haleines pires que pestilentiels, roter bruyamment et se faire des batailles de boutons d’acnée ou de vomi. Hephep ! J’en ai entendu une qui a dit « Beurk ! ». Hé bé voui, madame, mais scato, c’est cette poésie-là. Dans certains cas, ce type d’humour – auquel beaucoup sont réfractaires – peut pourtant avoir de la percussion, notamment lorsqu’on l’utilise avec parcimonie et surprise. L’exercice tourne donc court lorsqu’il cherche la surenchère dans la répugnance, comme c’est le cas ici. Car Les dégueux fondent leur principe comique sur cette seule équation : plus c’est immonde, plus ça doit être rigolo. Or étant donné que les ressorts zygomatiques appartiennent à un catalogue étroit, l’inventivité des situations est donc limitée et répétitive. On frise ici la même finalité que les vignettes Panini® des Crados qui firent fureur au début des années 90. Les auteurs, qui ont la charge d’autres séries « normales » chez d’autres éditeurs (Droit au but pour le scénariste Garréra ; Le collège invisible pour le dessinateur Ghorbani) se sont visiblement beaucoup amusés… Les lecteurs arriveront en revanche très vite à saturation. Ouvrage testé sur un public cible.