L'histoire :
Raoul Fricassin travaille pour les services secrets français. Ce n’est pas un agent dormant. Il est plutôt du style à prescrire le sommeil éternel. Résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale au sein du réseau « La choucroute n’est pas fraîche », son goût pour l’action et son amour pointilleux de la patrie en faisaient un élément de tout premier choix pour le renseignement et l’espionnage. Ce cher Raoul est envoyé à Dallas. Le Président Kennedy a mauvaise presse depuis qu’il n’a pas renvoyé l’ascenseur à la mafia qui a financé sa campagne. Fricassin accède à un immeuble désaffecté. Il met en joug un tireur posté, mais ce dernier lui dit qu’il arrive un peu tard. Le cerveau du Président est lui aussi en balade, car deux autres tireurs se sont chargés de l’exécution…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme tout le monde peut s’en apercevoir, Lino Ventura fait la couverture de cet album, épousant ainsi le rôle phare de la série. Avec un tel titre, Les flingueurs, c’est toute une époque du cinoche français qui resurgit. Bernard Blier, Jean Lefebvre, Michel Constantin, Francis Blanche, pour ne citer qu’eux, nous donnent aussi rendez-vous dans cet album en forme de délire, mais surtout d’hommage. On ne va pas y aller par 4 chemins : le scénario concocté par Philippe Chanoinat est des plus simples. On peut même le résumer à une course-poursuite à base de flinguages répétitifs. Mais qu’importe, les dialogues sont là et on se marre plus d’une fois ! Après un détour hilarant aux USA, notre Fracassin fracasseur va être chargé de la protection du futur Roi du Taginastan, un gamin de 19 ans condamné par les assassins de son père. Bien sûr, ce serait trop simple si les choses devaient s’en tenir là. Ricains, Ruskovs et Angliches sont aussi de la partie pour que chacun représente aussi les intérêts de sa nation. Tout s’enchaîne dans un esprit de franche collaboration diplomatique, avec distribution de pruneaux à tout va. Philippe Loirat prend un plaisir manifeste à croquer toutes ces gueules du cinéma d’après-guerre et il sait communiquer cette joie au lecteur. Sous sa plume, les acteurs revivent et les caricatures leur collent vraiment à la peau. Voici donc une BD qui ravira les fans de cette période dorée du cinéma français ainsi que tous les fans du genre humoristique.