L'histoire :
Dans le métro, deux jeunes assis sur les strapontins se toisent sans s’échanger un mot. A chaque fois qu’il prend le métro, notre lascar a le sentiment qu’il y a toujours un connard pour entamer une baston de regard. Lui, ce n’est pas un guignol qui baisse les yeux facilement : il envoie un regard de Scarface à son adversaire. Sur le siège face à lui, son adversaire ne bronche pas et ne lâche pas l’affaire…. Merde c’est un véritable pro… Le doute s’installe…
José est malade comme une bête. En un mois, c’est la troisième gastro qu’il choppe en allant manger chez cet enfoiré de grec. C’est décidé, c’est la dernière fois qu’il se fait refiler un sandwich plombé. Il se rend au kebab avec la ferme intention de régler ses comptes avec le tôlier. Alors qu’ils commencent à s’expliquer, une jeune femme rentre dans le restaurant et passe commande. José tente de dissuader la jeune femme de commander, mais le grec le sort manu militari…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lascars ont vu le jour en 1993 dans le magazine Psikopat, puis ils ont été adaptés en courts épisodes animés pour la TV dans les années 2000. C’est seulement quelques années plus tard que sera produite la BD dérivée de la série TV. Aujourd’hui, ces tranches de vie de ces jeunes de la cité, souvent des loosers aux plans foireux, bercés à la culture rap, qui jouent au chat et à la souris avec la police, sont compilés dans une version intégrale aux éditions Jungle. Le scénariste Eldiablo s’est inspiré de ses jeunes années, de l’environnement dans lequel il a évolué et a recyclé certains stéréotypes sur la banlieue. On s’amuse notamment des dialogues crus aux expressions caricaturales, de ces jeunes à casquettes qui cherchent désespérément à être des dominants au beau milieu d’un monde de brutes, des beaufs alcoolisés, de ces flics tournés en dérision. Les personnages, pas toujours très futés, se mettent souvent dans des situations tordues qui donnent lieu à des histoires courtes à l’humour décapant et un peu potache. Il n’y aucun mépris pour ces jeunes de cité, juste du second degré parfois un peu cynique ! Le dessin de Seth est volontairement bancal avec des couleurs assez vives et dépareillées qui agressent un peu les yeux, ce qui donne des trognes improbables à des personnages qu’on ne souhaite pas rencontrer le soir au coin d’une rue. Cette intégrale : c’est trop de la balle, vous allez kiffer !