L'histoire :
Une terrible crise économique a touché la ville de Briquestone. Dès lors, la majorité des adultes a commencé à déserter la ville, au grand désarroi du maire qui tente de retenir les quelques personnes qui restent encore en ville. Ce départ massif d'habitants a fait la part belle aux enfants et adolescents, qui ont pris le contrôle de la ville. On les appelle les Macadam shooters. Ces ados se répartissent en différents clans, qui s'affrontent à coup de lance-pierres pour se disputer des endroits de la ville et affirmer leur territoire. Il y a les Caddie Riders, le clan le plus craint de la ville. Les Stone Hearts, un clan exclusivement féminin. Et il y a les Kingstones, dirigés par Hit boy. Ils squattent l'ancienne usine de textile et cherchent à retrouver un semblant de normalité parmi ce chaos et cette violence. Une trêve a d'ailleurs été prononcée, mais ils craignent tous qu'elle ne dure pas... Chaque clan tente de se faire respecter, mais l'amitié, ou même l'amour entre deux membres de clans opposés, est, de fait, interdite... Pourtant, Hit boy aime passer du temps avec une fille de son âge du clan des Stone Hearts. Leurs rencontres sont bien évidemment tenues secrètes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier tome d'une nouvelle série aux éditions Jungle, destinée à un public adolescents-jeunes adultes. Deux auteurs s'associent : Mike Zonnenberg (qui a d'abord travaillé dans le cinéma) et Roger Vidal, illustrateur barcelonais qui a publié en France Yeux gris et Fukushima chronique d'un accident sans fin. Ils nous plongent dans un premier volume qui pose les bases pour les prochains tomes. Nous découvrons une ville désertée par les adultes, où les ados pillent pour survivre et se disputent des quartiers. On voit aussi que les quelques adultes restants craignent ces Macadam shooters, ces guerres de clan, et que le maire est prêt à tout pour que la situation revienne à la normale. Tour à tour, nous découvrons les trois clans qui s'affrontent, et leurs membres, les animosités ou les affinités qui les lient. Les illustrations restent classiques, mais avec une pointe de modernité, et les teintes sont sombres (le marron, le gris et le noir dominent), ce qui colle à l'ambiance qui règne dans Briquestone. Le récit manque peut-être un tout petit peu de rythme : comme ce premier tome pose le contexte, il n'y a pas beaucoup de péripéties et on a envie d'en savoir plus. On recommandera toutefois ce titre aux collégiens et lycéens plutôt qu'à un public jeunesse, car les personnages n'hésitent pas à employer un langage « grossier » et à se lancer dans des bagarres. Mais l'univers presque post-apocalyptique, d'un monde aux mains d'adolescents, devrait leur plaire.