L'histoire :
Sur un petit bateau à moteur, quatre homme progressent au cœur de la Sibérie orientale, à la recherche des lieux où ont été enfouis les cadavres des derniers mammouths. Ils ne sont pas les seuls à vouloir être les premiers sur les nouveaux spots, ceux où des défenses intactes n’ont pas encore été trouvées. Ils savent que s’ils en ramènent vers le marché noir et les acheteurs chinois, ils vont récolter une petite fortune, bien plus que pour des années d’un travail normal. Quelques mois plus tôt, c’est Boris, l’un d’entre eux, qui surgissait dans les rues de la ville au volant d’un 4x4 flambant neuf. Il n’en fallait pas plus pour convaincre Alexis de les rejoindre dans leur prochaine expédition. Une fois sur place, il faut dénicher l’endroit où la fonte des glaces va permettre de mettre à jour des cadavres de Mammouth, repérer la pointe des défenses, et dégager l’ensemble à grand renfort de jet d’eau. Mais le plus difficile est de le faire à l’insu des autres contrebandiers, qui affluent dans cette région, et qui sont prêts à tout pour s’approprier l’ivoire. Et de maintenir la solidarité entre les quatre hommes qui se connaissent finalement très peu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pendant tout le déroulement de cette aventure parfaitement immorale, on ne saisit pas forcément si les auteurs veulent dénoncer le trafic d’ivoire, ou simplement mettre en scène le destin de quelques losers sans scrupule. Les premiers temps passés sur le petit bateau ressemblent à une vieille bande dessinée des Pieds Nickelés, antihéros aux gueules peu recommandables. On hésite à regarder les personnages avec un œil amusé, sans savoir que la violence va bientôt prendre le dessus. Les auteurs adoptent pourtant dès les premières cases une distance qui devrait nous alerter, et qui prend son sens à mesure que la réalité des défenses de mammouth approche. C’est bien l’histoire choquante de quelques trafiquants prêts à tout pour mettre la main sur un produit interdit, sans aucune limite morale. La postface l’explique, comme dans ces films réalistes où le générique de fin révèle à quel point les évènements décrits étaient proches de la réalité. Le style de l’ensemble est très actuel, un mode semi réaliste un peu crade mais techniquement très au point, sous la plume de Pixel Vengeur et les couleurs de Delf. Des pages riches au gré desquelles les deux artistes se complètent très bien, construisant une ambiance malsaine assez palpable. Une expérience au bout du monde pleine de cynisme et parfois drôle, à réserver à un public ado-adulte.