L'histoire :
Il était une fois, un roi, le plus grand qui fût. Éperdument amoureux de sa moitié, la reine, qui était belle, l'esprit doux et commode, ils eurent ensemble une fille. Dans leur palais, tout n'était qu'amour et magnificence. Le couple royal avait même une bête étonnante dans la ménagerie. Un âne, gris, ressemblant à tous les ânes. Chaque matin à son réveil, celui-ci ne faisait jamais d'ordures, mais des écus de la couleur du soleil ! Cet âne était la bénédiction du royaume. Pourtant, un jour, un ciel sombre et gris s'attarda autour de la famille royale. La reine étant très malade, on alla chercher du secours, mais personne ne réussit à arrêter la fièvre qui la rongeait. Les médecins avertirent le roi : leurs remèdes étaient vains, il fallait qu'il se prépare au pire. L'homme apeuré et en colère fit renvoyer son équipe médicale. Alors qu'il était au chevet de sa bien-aimée, celle-ci lui confia quelques mots, avant de pousser son dernier soupir. Elle lui demanda, pour son remariage, de choisir une femme plus belle, mieux faite et plus sage qu'elle. Le roi lui garantit qu'il ne songera jamais à un autre mariage... mais elle le lui fait promettre. A la mort de la reine, le roi est inconsolable. Mais il finit par reprendre ses esprits et part à la recherche d'une nouvelle épouse. Seulement, aucune ne correspond au serment qu'il a fait à sa défunte femme. Aucune n'est à la hauteur. Alors qu'il réfléchit, il aperçoit sa fille dans le jardin. Et il est envahi d'un amour brûlant. Il doit l'épouser...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La princesse Peau d'Ane de la charentaise Cécile Chicault, est aujourd'hui réédité par les éditions Jungle, après avoir été publié par les éditions Scutella. Dans cette adaptation, Chicault réinvente le célèbre conte en BD, tout en se détachant graphiquement de la célèbre adaptation cinématographique de Jacques Demy. L'histoire reste celle que nous connaissons. Un roi très amoureux perd sa femme. Sur son lit de mort, il lui fait la promesse de se marier avec une femme à la beauté et à l'esprit supérieurs. Ne trouvant pas de femme à la hauteur, il est soudain saisi par l'évidence que leur fille remplit tous ces critères. Celle-ci va alors être aidée par sa marraine pour tenter d'échapper à la volonté de son père et à ce mariage incestueux. L'autrice traite ce conte cruel avec une douceur et une mise en images qui permettent de prendre de la distance. Le lecteur sent qu'il est dans le registre du merveilleux. Cécile Chicault ajoute des décors autour de ses cases et propose des illustrations oniriques. Pourtant, elle garde un texte qui montre toute la dureté de l'histoire, rédigé en rimes et avec beaucoup de poésie, mais aussi des mots d'époque. L'adaptation en bandes dessinées permet de redécouvrir ce mythique conte d'une autre manière, tout en gardant en mémoire la morale de cette histoire : protéger les enfants.
