L'histoire :
Tandis que les habitants de Lac des Faures (au Québec) fêtent la nuit de la saint Sylvestre, la famille Wiliams en profite pour cambrioler le maire. Ils s’emparent de toiles de sa collection, qu’ils déchargent ensuite à leur entrepôt. Dès le lendemain, la fille Fiona reçoit la visite d’une ancienne copine, son ancienne codétenue de prison, dont elle est amoureuse, Jade Delâge. Jade vient tout juste d’être libérée de Tanguay, après 4 ans pour bonne conduite, et elle cherche déjà un gros coup pour se faire un max de blé. Jade s’y connait un peu en peinture, car son père est un artiste (raté)… Elle intervient d’ailleurs juste à temps en révélant la valeur réelle des toiles volée, avant que le père Williams ne se fasse escroquer par un vague recéleur. Nick Williams n’est pas du genre à se faire entuber : il flingue direct le pauvre type. Dans la foulée, Jade propose de s’occuper de la revente des toiles, à un prix autrement plus avantageux. Mais lors d’un dîner maladroit entre Jade et Fionna (saoule), l’entrepôt où se trouvent les toiles volées prend feu ! Pour sauver sa peau, Jade propose à Nick Williams de faire appel à un faussaire qui saura reproduire les œuvres à la perfection, puis de trouver des acheteurs à prix d’or. Elle connait justement très bien le meilleur des faussaires : son propre père, artiste raté sur le déclin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous aimez les polars tordus, avec des bandits légèrement détraqués, des flics corrompus jusqu’au trognon, des artistes sans scrupule, des règlements de compte déjantés qui vont jusque beaucoup trop loin ? Comme l’indique le titre, Trompe l’œil nous fait évoluer dans le milieu de l’art et des faussaires… mais par sa capacité à proposer des rebondissements inattendus et extrêmes, son ton décomplexé et son décor de petite ville nord-américaine enneigée, il se rapproche de Fargo (le film et la saison 1 de la série TV). Les personnages imaginés par le scénariste Damien Martinière sont encore pire que leurs caricatures et donc pleinement crédibles. Leur plan pour se faire du blé est parfaitement crétin… mais moins que les plans foireux pour se la mettre à l’envers les uns les autres. Et lorsque les choses tournent mal et s’énervent, ça se résout à coups de flingues, de séances de torture insolite (la tête à l’envers dans le trou d’un lac gelé) ou de… tronçonneuse. Leur naïveté, qui les pousse à se plonger dans des situations aussi absurdes qu’ultimes, est l’atout numéro 1 de ce polar ensanglanté qui s’appuie sur un dessin stylisé (par Paul Bona), mais cohérent dans son dynamisme et sa colorisation décalée. On évitera de trop en raconter, mais soyez certain qu’ils ne vécurent pas heureux et n’eurent pas d’enfants.
