L'histoire :
Enfant, Jérôme a posé la question légitime de ses origines à sa mère, car il n’avait pas de papa à la maison. A cela, sa mère lui a gentiment répondu : « J’avais 17 ans, j’étais vierge, naïve et j’ai rencontré ton père. J’ai chopé : toi, une chaude-pisse et tu m’as bien ruiné la silhouette ». Puis Jérôme a longtemps eu une amoureuse, avant de lui avouer un beau jour qu’il était gay. Aujourd’hui, Jérôme (cheveux bruns et barbichette) file le parfait amour son mec (cheveux blonds) et entretient une relation amicale avec Alice, directrice artistique qui se la raconte un peu. Ensemble, ils partagent une vie sociale parisienne et urbaine, remplie de bonnes bouffes, de rencontres, de voyages au-delà des frontières du périph’ (ouille !), de discutailles et de réflexions sur la vie sociale des homosexuels, ou la condition humaine en général. Par exemple, Jérôme accompagne psychologiquement Alice, qui se plaint de ne pas trouver son prince charmant. Ce soutien va jusqu’à accepter sa présence dans sa vie de couple, dans leur appart – car Alice ne supporte pas d’être seule.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce recueil de dessins publiés sur son « viril blog » (jeromeuh.net), ledit Jéromeuh partage ses réflexions et son quotidien d’illustrateur parisien, gay et romantique… dans la lignée directe de ses précédentes Petites histoires viriles (chez Delcourt). Partiellement pré-publiés dans le magazine Tétu (orienté gay & lesbiennes), ces petits strips ne sont pas des gags à proprement parler, dans le sens où ils ne cherchent pas à chatouiller les zygomatiques à tout prix. Il s’agit tantôt de mettre en scène une anecdote, tantôt de relever une blagounette, tantôt juste de transmettre une émotion… et bien entendu de souligner la condition particulière d’une vie d’homo. Sur ce plan, il n’y a ni prosélytisme, ni hypertrophie fofolle : une vie d’homo est juste identique à celle d’un hétéro, à ceci près que le jugement des autres finit par différencier. On perçoit une sensibilité accrue chez cet auteur qui se met souvent en scène en position de timide ou de victime. L’actualité récente aidant, Jérôme relaie également les récents débats et lois autour du mariage, ainsi que son sentiment à ce sujet. Le style graphique humoristique est simple, vectoriel, coloré, sans bordure de case et sans trop de décors, pour une lisibilité optimale. Bref, un cas typique de tranches de vie issues de la blogosphère, qui ont le mérite de la sincérité et du romantisme pas niais. Ce qui est loin d’être facile…