L'histoire :
Personne ne sait pourquoi le parc d’attraction de Wonderpark, accolé à la petite ville de Gyfford, n’a jamais ouvert ses grilles au public. Abandonné le jour de son achèvement, depuis des années, il exhibe juste les attraits de ses formidables manèges par-dessus ses hauts murs. Personne ne sait, et surtout pas Mervin et sa petite sœur Jenn, qui observent le parc à la fois excités et angoissés depuis la fenêtre de leur chambre. En cette fin d’année de 3ème, Mervin connait quelques problèmes avec Yogan, une brutasse du collège. Il est providentiellement sauvé d’un humiliant passage à tabac public par les chutes impromptues et étranges de son ennemi. Jenn repère alors qu’une jeune fille actionne un bracelet à chaque fois que Yogan trébuche. Jenn ose aborder celle qui deviendra rapidement leur meilleure amie, baptisée Orage. Au départ, Orage ne donne pas d’explication sur les capacités magiques de son bracelet. Mais elle leur avoue que son père était le directeur du Wonderpark et qu’elle habite depuis sa disparition avec son vieil oncle dans une caravane située à l’intérieur de l’enceinte. Un jour, elle leur propose une visite secrète de ce parc abandonné. Mervin et Jenn doivent garder leur petite sœur Zoey, mais la proposition est trop tentante. Ils acceptent, quitte à emmener Zoey avec eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et paf, encore une porte pluridimensionnelle qui s’ouvre pour de jeunes héros vers un monde fantastique. On ne compte plus les aventures qui abusent de ce mécanisme narratif, depuis que Lewis Caroll l’a inventé pour Alice au pays des merveilles. Il permet tous les délires fantastiques, sans autre forme d’explications. Voilà donc Mervin, Jenn et Orage, le trio d’amis présentés en couverture de l’album, qui plongent dans un monde parallèle à partir d’un parc d’attraction d’un genre nouveau. En effet, à l’instar du Zombillenium d’Arthur de Pins, ce parc reposait naïvement sur l’animation assurée par des créatures venues d’autres mondes. Or évidemment, les contrôles de sécurité et les autorisations administratives n’ont visiblement pas été très scrupuleux… Les mondes parallèles sont bien trop dangereux et incertains pour que ça fonctionne. Notre trio se lance ainsi à la recherche de la petite sœur enlevée et ils basculent donc dans un autre monde, pile à la moitié de ce premier tome. Ils apprennent qu’ils vont devoir visiter dans l’ordre 6 univers différents (un par tome ?). Pour commencer, ce sera celui des pirates, Libertad. Cet Alice au pays des merveilles prend alors des allures de Peter Pan… Sous le scénario de Fabrice Colin, leurs aventures sont donc riches en rebondissements, trahisons, captures, bagarres… Cette véritable frénésie, parfois sans transition, épuisera les plus rompus (et vieux) des lecteurs en cours de route. Ici on s’allie en un claquement de doigt ; on change d’ennemi en un battement de cil. Et les personnages ne s’inquiètent pas trop des conséquences de leur propre disparition dans le « vrai » monde. On apprécie le dessin d’Antoine Brivet, abouti et régulier, parfaitement dans le ton de ces aventures dingues au pays imaginaire des pirates, à destination d’un public jeunesse.