L'histoire :
Orphelines, Pia et Miette vivent dans un pensionnat. Tous les jours, les enfants sont conduits en ville et surveillés par Hilborne et ses hommes. Ils occupent leur journée dans la rue et délestent les passants de leur biens, prédisent la bonne aventure ou font la manche. L’affreux Mr Hilborne se sert des enfants pour voler et se remplir les poches d’or. Elles vont alors faire la connaissance de Gabin, un jeune garçon fraîchement arrivé à la pension qui s’avère être un fin pickpocket, un comparse plutôt sympathique, débrouillard et plein de ressources. Les trois compères constatent des disparitions inquiétantes d’enfants et soupçonnent Hilborne d’en être à l’origine. Il se raconte qu’il pratique des expériences sur les enfants. Des bruits courent aussi qu’il fait du trafic d'organes. Ils décident de fuir tous les trois. Cependant, il leur faut réussir à échapper aux robots-corbeaux qui les guettent, jour et nuit, pour le compte d’Hilborne. Miette doit aussi se résoudre à abandonner son amie Zoya, la créature du sous-sol à laquelle elle s’est attachée au fil du temps. Cette bête étrange, assez disgracieuse, est toutefois pourvue d'un grand cœur. Le projet de s’enfuir se complique, car la pension est bien gardée. Gabin donne rendez-vous aux fillettes au milieu de la cour pendant la nuit. Hélas, il trouve porte close. Il faut faire diversion et endormir les molosses, puis ruser pour échapper aux camarades curieux et jaloux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le breton Olivier Pog est pourvu de multiples talents. Dessin, scénario, chant... En bandes dessinées, on lui doit entre autres Mulo et Trappeurs de rien. Il signe ici un conte fantastique sur fond de magie mêlée à la mécanique. Il est accompagné pour le dessin de Moon Li, une charentaise (pas la pantoufle !) qui baigne dans le dessin depuis l’enfance. Après des études de dessin à Angoulême, cette illustratrice est aujourd’hui très investie dans le milieu de la BD, notamment pour le festival bdBOUM de Blois. Elle a d'ailleurs participé à un ouvrage collectif pour la ville de Blois (édité par Petit à Petit). Son trait est précis, les détails et les émotions des personnages sont bien retranscrites. Juliette Vaast s’invite à la colorisation de l’album, avec des teintes plutôt froides, en adéquation avec l’univers. Bien que magique, il n’en est pas moins glauque. Le savoureux amalgame de robotique, plutôt moderne, se confronte à une atmosphère et des personnages d’un autre temps. Même si on devine la véritable identité de Zoya, le mystère des expériences reste entier. A la fin de l’ouvrage, on n’en sait pas beaucoup plus. Espérons qu'une suite soit bien en projet...
