L'histoire :
Après avoir découvert l’infiniment petit et l’infiniment grand, l’Homme s’est mis à conquérir l’espace, en faisant d’incroyables progrès technologiques. Il a rencontré d’autres espèces intelligentes et découvert des ressources minérales prodigieuses. Parmi celles-ci, un curieux cristal trouvé au fond d’une fosse, allait révéler des propriétés folles. A son contact, Herv, le mineur qui le trouve, se retrouve instantanément guéri de son œil crevé… avant, aussitôt d’avoir le crâne transpercé par des pointes de corne qui poussent de manière anarchiques à partir de son ancienne blessure. L’homme, aujourd’hui conservé dans du formol, est la première victime fatale de ce cristal surpuissant. En d’autres lieux, bien plus tard, Spector, jeune femme militaire affectée aux manœuvres spatiales depuis la base orbitale Ouranos, continue de rechercher la pilote Kowalski, traquée par ses supérieurs. Kowalski s’est crashée sur la planète Aoba et elle doit servir de bouc émissaire pour masquer une tentative d’annexion dégueulasse. Mais Kowalski a été aidée par une femme Kadisse, une autochtone qui maîtrise visiblement les fabuleuses propriétés d’un certain cristal. Différentes équipes autonomes de flingueurs la traquent, dont un mystérieux rouquin au cuir tanné et aux méthodes expéditives…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En dehors des traditionnelles collections de SF et des circuits des grands éditeurs, Hot Space poursuit son petit bonhomme de chemin galactique, explosif, spectaculaire et ingénieux. Durant 80 pages, au sein du label indépendant Kamiti, les destins tourmentés de la pilote Kowalski et de la navigatrice Spector s’entrecroisent sans jamais converger. La seconde essaie de sauver la première, bouc émissaire d’une sorte de complot démentiel et immonde pour annexer un système solaire. Cette trame globalement géopolitique est à deviner entre les séquences spectaculaires qui mettent en scène des combats rapprochés sanglants, un cristal surpuissant, des bases sidérales sidérantes, des aliens bienveillants aux allures de touaregs, des bases scientifiques flippantes, et des concepts métaphysiques encore difficile à cerner, mais assurément ingénieux. L’auteur au scénario et aux dessins, « LePixx » (alias Pierre le Pivain), s’affranchit certes très librement des codes narratifs de la BD mainstream, à grands renforts de séquences 100% visuelles, de flashbacks qui ne préviennent pas et d’ellipses sauvages… Mais au final, on retombe globalement sur nos pattes et on en prend plein les mirettes au passage. Sur ce plan, le dessin ultra-dynamique et semi réaliste fait beaucoup. Les cases pleines pages arrivent toujours à point nommé pour vous scotcher. Et le découpage se déhanche dès lors qu’une baston qui pulse vous envoie une giclée d’hémoglobine dans l’œil. Un troisième et dernier volume est à venir, qui devrait permettre de bien tout remettre en cohérence et sauver (ou pas) notre pauvre Kowalski de son piège infernal…