L'histoire :
Il fait beau, c’est l’été. Esope le loup est tout content de profiter de sa journée à la plage. Il se change dans une cabine, puis plante son parasol sur le sable et s’installe dessous. Il se relève pourtant rapidement, car il entend une proposition pour jouer au rugby. Les deux costauds qui ont lancé l’appel se moque alors de sa petite taille. Lui, tout frêle, jouer au rugby, c’est une blague ? Esope se vexe et s’énerve tout rouge en affirmant qu’il est capable de les battre au bras de fer. L’un des costauds le prend au mot et lui donne rendez-vous pour un match officiel de bras de fer. Ce sera dans la forêt à minuit. Il lui serre la main… ou plutôt, il lui écrase la main d’une terrible poignée. Esope comprend qu’il a sans doute fait une bêtise en acceptant ce match… Il doit trouver une solution ! Une idée géniale lui vient alors. Il file à la salle de musculation, où un taureau hyper costaud s’entraine à soulever des haltères. Esope se moque ouvertement de lui, prétextant qu’il a autant de biceps qu’une plume. Il affirme qu’il est capable de le battre au bras de fer et lui donne rendez-vous pour un match dans le bois à minuit et quart. Cela fait, Esope file en ville pour acheter une longue corde dans un magasin de bricolage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien avant Jean de la Fontaine, Esope le phrygien a créé le principe des fables animalières. C’est pourquoi ce gentil et frêle loup, dont les aventures se destinent à un public de primo-lecteurs, s’appelle Esope. Comme les animaux de la Fontaine, ses pérégrinations et tracasseries du quotidien en révèlent quelque peu sur la vile nature humaine. Cette fois, à travers deux historiettes muettes, notre loup orgueilleux prouve d’abord qu’il est un gros fanfaron, puis qu’il est un peu crétin. En effet, tout d’abord vexé qu’on se moque de sa carrure de gringalet, il défie des costauds infiniment plus costauds que lui à une partie de bras de fer. Heureusement, son ingénuité le sauvera d’une déroute évidente… En l’occurrence, voilà un loup plus futé qu’un renard ! Puis il est persuadé qu’il suffit de planter un os pour voir pousser un arbre à jambons. Inversement à la première historiette, sa réaction quand il comprendra l’ampleur de sa bêtise, sera fort peu glorieuse… L’auteur Liroy développe un trait de dessin enfantin, caricatural, expressif et coloré, parfaitement adapté au lectorat cible. Sa narration muette reste limpide, quelques rares phylactères contenant juste d’autres dessins pour expliciter les propos.