L'histoire :
Norman Oaks est un jeune célibataire vivant seul dans son appartement de Greenwich Village, dans le New-York de la fin des années 50. Sa vie tranquille descend cependant en enfer quand une belle hôtesse de l'air du nom de Bebe Newman emménage dans l'appartement du dessus. Bruyante, exaspérante et surtout obsédante, la jeune femme finit par impacter la vie de Norman, jusque dans son travail où le manque de sommeil finit par se faire sentir. Malheureusement pour Norman, le charme incroyable de Bebe désarme et emporte tout le monde, le laissant seul dans son désarroi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien que sortant en automne, c'est bien un air printanier qui accompagne Love is in the air, avec ses gazouillis d'oiseaux, ses amours et ses vrombissants aspirateurs. Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas céder au charme nostalgique – bien que pétri de clichés – de cette confrontation entre un jeune homme aux habitudes de vieux garçon et sa pétulante, mais néanmoins charmante, voisine, une hôtesse de l'air au mode de vie aussi remuant que bruyant. Avec ses innombrables quiproquos, son style coloré et ses dialogues sous forme de piques verbales, ce Love is in the air se place dans la droite ligne des comédies romantiques à la Love Actually, avec cet air désuet des comédies américaines de l'époque comme Ma Sorcière Bien-Aimée ou encore des shows télévisés de Lucy Ball. Les auteurs se sont clairement documentés sur l'époque (on se situe en 1959 grâce aux dialogues mais aussi et surtout grâce aux nombreux indices laissés ci et là, comme les séries TV diffusées) et la présence de la Pan-Am Airlines, pour laquelle travaille l'héroïne. Associé au style graphique d'Antonio Lapone, cela fera aussi penser à la désormais célèbre introduction du film de Spielberg, Attrape-Moi Si Tu Peux. C'est avec un grand plaisir qu'on se laisse porter par cette histoire mignonne, étayée par des dessins à l'esthétique très franco-belge (toujours d'époque) mais qui savent préserver leur modernité. Au rang des points faibles, on pourra citer quelques (rares) pages où les enchevêtrements de situations, de dialogues et de personnages peuvent être un peu difficiles à suivre. Mais aussi le caractère étonnamment – pour le lecteur contemporain – blanc de l'environnement. Bien que situées dans un quartier qui, à l'époque, se posait comme l'exact opposé de Harlem, les aventures de nos héros font tellement abstraction du traditionnel melting-pot de la Grosse Pomme qu'on pourrait en cela les comparer à celles des protagonistes de la série Friends. Un côté mono culturel qui, associé à l'évidente nostalgie du titre, peut un peu sinon déranger, du moins déconcerter, aujourd'hui. Cela étant dit, c'est chercher un peu loin un défaut pour cet album mignon comme tout. Un titre qui vient se poser comme la comédie romantique du moment et que l'on recommandera chaudement aux lecteurs et lectrices aux cœurs d'artichauts, aussi bien qu'aux aficionados d'une époque et d'un lieu où on pouvait croiser Bob Dylan ou encore Jack Kerouac.