L'histoire :
Pour une fois, Juliette ne va pas accompagner sa mère à travers le monde. Elles vont rester à Québec, leur patrie d'origine. Ce n'est pas gênant, tant il y a de choses à voir. D'ailleurs, la demoiselle va en profiter pour produire du contenu. « Toi, tu fais tes articles dans les journaux pour les vieux, moi, j'écris sur internet pour les jeunes ! ». Elle n'oublie donc pas de prendre sa tablette. or, les choses ne se passent pas aussi bien que prévu. Sa maman va devoir être hospitalisée quelques jours. Pendant cette période, l'adolescente va dormir chez une amie. Cela tombe bien car avec sa bande d'amis, ils ont un mystère à résoudre. Pourquoi Youssef ne porte t-il pas de vêtements chauds pour la saison ? A quoi va lui servir cette enveloppe qu'il a échangé avec un inconnu ? Pourquoi est-ce qu'il s'endort en classe ? Gina a des idées préconçues : « Ma mère m'a toujours dit qu'il fallait se méfier des étrangers ». Gino lui rappelle que, lui, vient d'Argentine et qu'il faut se méfier des raccourcis. Avant de juger, on doit avoir des certitudes. Très vite, les réponses vont arriver et elles seront éloignées de leurs préjugés. Ensemble, ils sont plus forts et peuvent affronter tous les problèmes. Les ressources en amitié et l'imagination ne manquent pas, tout va rentrer dans l'ordre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire immerge ses jeunes lecteurs dans la culture canadienne, avec la tire d'érable, le grand froid, le traineau avec des chiens... Cela offre un dépaysement pour le lecteur français. Au scénario, Lisette Morival n'oublie pas non plus les références à la culture populaire (cf. La reine des neiges). Son adaptation du roman éponyme de Rose-Line Brasset séduira celles qui ne connaissent que l'autre version. On a envie de se laisser porter par cette gentillesse et cette bonne humeur de groupe. Ces bande d'amis n'hésitent pas à tendre la main vers ceux qui en ont besoin. Bien entendu, la scénariste intègre un personnage plus septique que les autres. Une manière de montrer qu'il existe aussi des opinions divergentes. Les réflexes racistes sont aussi des façons de penser courantes... Le récit se termine bien, avec deux fins heureuses qui permettent de clôturer la lecture avec le sourire. La dimension sociale avec les migrants montre que l'insertion est toujours possible. Les barrières sont avant tout celles que l'on se crée. Emilie Decrock apporte beaucoup de douceur à travers les traits ronds et les couleurs chaleureuses. Son travail reste dans l'esprit des précédents tomes. On referme l'ouvrage avec le sourire et l'envie de retrouver ces héros positifs.