L'histoire :
Lors d’un match de baseball, le prodige Billy Bowman fait gagner les Red Sox de Boston, notamment en faisant un nouvel « Home run ». à l’issu du match, il part fêter la victoire au Bell’s Tavern en compagnie de deux amis. Mais après qu’un mendiant a renversé sa bière sur sa belle veste rayée pourpre, il part se changer aux toilettes… et ne revient pas. Inquiets, ses amis le cherchent dans l’arrière-boutique de la taverne, jusque dans l’arrière-cour… en vain. Ils relèvent néanmoins des circonstances troublantes. Les murs sont trop hauts pour qu’il soit passé par-dessus. La porte grillée est fermée et cadenassée, alors que des traces de pas – de deux talles différentes, dont du 49 ! – indiquent qu’on a trainé quelque chose de lourd par-delà. Des traces de sang sur le sol et une pipe encore allumée terminent de les inquiéter. Le lendemain, le coach des Red Sox fait appel à Shelton et Felter pour élucider cette énigme et retrouver Billy Bowman ! Ce coach n’a qu’une relative confiance dans l’efficacité des forces de police. L’ex-boxeur et le libraire ne sont pourtant pas officiellement détectives privés… du moins jusqu’à ce que Shelton publie une publicité pour cette activité dans le journal ! Mis devant le fait accompli, Felter accepte d’aider son ami à résoudre l’enquête, contre un service équivalent : le logement de son petit-neveu qui joue de la trompette. Shelton et Felter commencent leur relevé d’indice par l’arrière-cour du Bell’s Tavern.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série policière Shelton et Felter a les allures d’un délicieux anachronisme de l’âge d’or de la bande dessinée, une madeleine de Proust presque. Dans le Boston des années 20 américaine, ce duo atypique et complémentaire d’enquêteurs composé d’un gros costaud (ex-boxeur) et d’un petit futé (libraire) en rappellera un autre célèbre, de gaulois. A chaque tome, leur auteur canadien et complet Jacques Lamontagne les envoie résoudre une affaire inextricable et retorse, à la manière des petits classiques du polar made in Conan Doyle ou Agatha Christie. Et pourtant, la solution se montre au final tout à fait cartésienne et limpide, pour qui sait observer et déduire… comme Felter. Ce classicisme n’est pas un obstacle, c’est même tout le contraire, tant Lamontagne porte grand soin à dérouler une narration équilibrée et limpide, un dessin semi-réaliste minutieux et talentueux, ainsi qu’une constante tonalité bon-enfant qui permet de recommander la série à un très large public. Dans ce tome 3, il s’agit pour notre étonnant tandem de retrouver un joueur de baseball qui aurait été… kidnappé ? Ou assassiné ? Est-ce un coup d’un concurrent ? De la mafia ? Ou la vérité serait-elle ailleurs ? Les indices et les fausses pistes sont autant de morceaux d’un puzzle soumis à la sagacité du lecteur. Vivement le prochain !