L'histoire :
L’ex boxeur Shelton passe voir son ami bouquiniste Felter dans sa boutique du centre de Boston. Ce dernier lui apprend qu’il va s’absenter quelques jours : il doit partir en urgence pour l’Angleterre, afin d’assister à l’enterrement de sa sœur Emma. Et il redoute ce voyage à bord de l’Adriatic, car il souffre horriblement du mal de mer. En toute amitié, Shelton se propose aussitôt de l’accompagner. Dès le lendemain, les deux amis sont sur le pont de l’imposant paquebot, prêts à partir pour la première escale à New York. Et Felter est déjà en train d’ingurgiter des tas de médicaments contre le roulis. Ils assistent à la montée sur la passerelle d’un acteur de cinéma en vogue, Lon Chandley, cerné de journalistes, et d’un retardataire, Arthur Goddard. A la table de leur premier repas, ils font connaissance avec Chandley et une riche baronne, mais aussi avec un type que Chandley considère comme peu recommandable, un maître-chanteur arrogant appelé Schultz. Shelton, lui, tombe sous le charme sur la piste de danse d’une française Claudette Monmignot. Dans les jours qui suivent, des évènements étranges se produisent : un pickpocket dépouille la baronne de son collier ; Schultz s’adonne à un nouveau chantage ; Felter devient champion de poker en une soirée ; et enfin un coup de feu mortel retentit sur le même palier que nos amis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un binôme de héros, composé d’un petit malin et d’un gros costaud, semble être une potion magique narrative qui fonctionne. Ainsi le canadien Jacques Lamontagne a-t-il composé en auteur complet le duo de cette nouvelle série de polar. Le boxeur et le bouquiniste embarquent cette fois sur un paquebot transatlantique pour une traversée meurtrière propice à une nouvelle enquête. Or qui dit meurtre dit mobile, suspects potentiels, fausses pistes et ambiance de huis-clos façon Agatha Cristie – l’entre soi confiné de l’Orient Express étant cette fois remplacé par l’authentique paquebot Adriatic qui faisait la rotation New-York Liverpool dans les années 30. Et tant pis si la logique et l’explication du crime sont cette fois plus nébuleuses, dans les dernières pages, car l’empathie naturelle pour les personnages (Claudette Monmignot a du chien) et les séquences mystérieuses (le mort aurait-il ressuscité ?) auront largement eu l’occasion d’emporter l’adhésion des lecteurs en amont. Le superbe dessin semi-réaliste, l’expressivité des personnages, les décors soignés, la mise en scène équilibré et le suspens prenant se montrent une nouvelle fois les atouts majeurs de cette série au classicisme de ton bienvenu.