L'histoire :
Dans les années 90, la jeune et belle Leah Hammett donne rendez-vous à son amoureux Chase Moore, 25 ans plus tard, place des Vosges à Paris. Hélas, Chase se trouve sur le site d’un accident tragique à proximité de chez elle et… il disparaît la même nuit. Tout le monde le croit mort, jusqu’à ce que, 25 ans plus tard, il envoie un texto de rappel pour leur rendez-vous à Leah. Or Leah est devenue l’épouse du sénateur Patrick Adams, un sérieux candidat à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine ! Plus retors encore : Adams est visiblement lié à l’accident qui a coûté la vie à Amanda Phillips et la disparition de Chase Moore 25 ans plus tôt – d’où son rapprochement, à l’époque, avec Leah. Leah se sent prise au piège d’une machination qui la dépasse et sur laquelle elle ignore beaucoup de secrets. L’inspecteur de police Mitchum, de bonne volonté, tente de démêler les fils de l’affaire, mais il se retrouve lui aussi mis au pas et en accusation par sa hiérarchie. Eperdue, Leah s’aperçoit alors que, non seulement le principal conseiller de son mari, Gene Crawford, manipule son monde, mais aussi que son mari lui-même lui cache son implication dans une machination qui vise désormais, ni plus ni moins, qu’à l’éliminer, elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous aimez les thrillers hyper alambiqués à l’américaine, avec un sénateur qui cache son passé sulfureux, des manigances secrètes, un jeu de faux-semblants et des traîtres qui tirent des ficelles improbables afin de jouer – allons y gaiement – sur l’élection présidentielle ? Vous allez être servis avec la conclusion de ce diptyque, que le scénariste Gihef adapte du roman de Martin Michaud. Car ce dernier a bien chargé la barque de l’embrouillamini et du rocambolesque, afin de livrer ce qui se fait de plus haletant comme suspens, quitte à frayer avec l’improbable. De fait, les flics peuvent devenir assassins ; les gentils peuvent s’avérer méchants… Et la paisible Leah se mue en agent de terrain capable de décrocher un pied de table en 5 secondes pour en faire une arme, voire de plonger de 4 étages dans le conduit de linge sale d’un grand hôtel. Ici, la seule chose dont le lecteur puisse être à peu près certain, c’est que l’héroïne est à 100% innocente et qu’elle va faire la nique aux forces obscures qui en ont fait leur cible. Elle est revanche suspecte de ne pas avoir pris une ride en 25 ans : Leah a la même silhouette et visage en 1991 qu’en 2016 (et elle reste sacrément souple et athlétique !). Le dessinateur Marco Dominici s’appuie sur une technique réaliste pas désagréable, mais qui se confronte ainsi à quelques limites académiques. Si vous arrivez à retenir plus de 15 noms de protagonistes à consonances anglo-saxonnes, et que vous n’êtes pas trop exigeant avec le vraisemblable, vous passerez donc un bon moment de délassement.