L'histoire :
Etape1. 34280. Départ pour la Grande-Motte et ses constructions pyramidales qui ont fait sa renommée dans les années 60, sous l’idée de Jean Balladur (rien à voir avec l’homme politique !). Mais depuis, la ville a bien changé et il y fait moins bon vivre qu’à une époque. La station balnéaire s’est modernisée et les constructions ont perdu de leur superbe. « On est passé de la Grande-Motte à la Grande-Moche et maintenant c’est la Grande-Mode ! ».Des personnages hauts en couleurs ponctuent le chemin des auteurs qui se mettent en scène. Ainsi, au gré de leurs rencontres, ils trouvent un original d’Hergé dans les toilettes d’un bar, découvrent la danse des lapins et s’interrogent sur la signification potentielle et multiple du mot lapin, la symbolique de la ville, basée sur l’harmonie des contraires… l’enseigne Lidl ouverte le dimanche et son parking de graffiti. La serveuse nostalgique et la cyberzone. Sans oublier la carte postale qui va bien. Le post qui fait découvrir les endroits sympas de la ville. Et la page du journal de bord pour marquer ses états d’âme du moment…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de parcourir les stations balnéaires de la côte Sud française est inhabituelle ! Les auteurs Maxime Gueugneau et Simon Bournel-Bosson se mettent en scène et racontent leur périple. Ils exposent une vision, un bouillon de politiques publiques, d'histoires singulières et d’enjeux économiques colossaux, par le biais de rencontres et de témoignages : la Grande-Motte et son architecture typique ; la Camargue entre pèlerinage aux Saintes, Manitas de Plata et les taureaux ; Fos, les paillettes de sa ZIP (zone industrialo-portuaire), en contraste avec son écrin de vie et sa recherche d’équilibre par la résilience ; la bohème légendaire de Port Grimaud et sa froide réalité ; enfin, Menton, sa gérontocratie et ses citrons d’Espagne. Nous serons séduits par cet OLNI, objet de lecture non identifié, grâce à la variété de son contenu et son humour manifeste. À la fois reportage, billet d’humeur, cases et phylactères, carte postale, sa structure fait montre d’une originalité certaine et enthousiaste. Le graphisme n’est pas sans rappeler un côté rétro et comics des années 70. Puis chaque ville aura sa nuance de couleur. Enthousiastes, nous le serons déjà moins par le contenu rédactionnel : une succession de tranches de vie, d’historiettes poussives et caricaturales, et d’anecdotes gentillettes qui ont le simple mérite de faire esquisser un sourire. La lecture reste néanmoins agréable pour découvrir les grandes lignes et petits travers de chaque ville côtière parcourue. Aussi, cocktail, chaise longue et crème solaire seront impératifs pour savourer pleinement cette balade au bord de l’eau.