L'histoire :
Les humains ont laissé la place aux Humonstres. Une malédiction a ravagé le monde et cette nouvelle humanité a du mal à survivre : les ressources se raréfient, les villes s'isolent... Et des armes maudites surgissent des sols. Des guildes de mineurs les récupèrent pour se servir de leurs pouvoirs et prendre le contrôle des villes, attisant ainsi les rivalités. La prophétie auto-réalisatrice semble inévitable... Isha et Nérude sont des Forgemaudits. Ensemble, elles sont parties à la recherche de la Lance du Destin, une arme légendaire qui pourrait faire prendre un nouveau tournant au monde dans lequel elles vivent. Leur voyage a été long, elles ont récupéré de nombreux artefacts, et elles sont sur le point de localiser cette précieuse Lance. Elles y sont, leur chasse-nœuds, une boussole indiquant la direction du plus grand destin de son porteur, vient de leur indiquer : juste au-dessus de la Mer de Sable. Elles commencent l'exploration, mais elles ne trouvent rien. Trois jours plus tard, leur quête est toujours vaine. Isha tente de motiver Nérude, elles peuvent y arriver ! Mais autour d'elles, le sol s'effondre, et Nérude est à bout de force... Isha serre le bras de son amie pour la retenir, mais celle-ci ne tient plus. Elle tombe dans le vide en lui demandant de retrouver la lance pour elle. Alors qu'elle était à deux doigts de son objectif, Isha échoue si proche du but.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Valentin Seiche a déjà publié une première histoire, Maudit, dans la collection Punch! de Kinaye. Ce court récit est en réalité un prequel à l'histoire plus fournie de Darkworld. Pour les lecteurs qui n'ont pas encore découvert ce récit, il est inclus en fin d'album, augmenté par des recherches graphiques. Il y a également quelques aperçus du jeu vidéo, qui sera un spin-off à l'album. L'auteur savait sûrement, dès le départ, qu'il souhaitait étoffer cet univers. Cela est chose faite : la nouvelle est enrichie par un album BD, qui lui-même sera prochainement enrichi par un jeu vidéo. Du transmédia qui se ressent dans la narration, les cadrages, et les illustrations. On sent les influences du manga et du jeu vidéo dans la manière de raconter cette histoire, qui s'ancre dans un univers de fantasy. Les dessins de Darkworld sont dans la veine de la nouvelle, bien qu'ils soient encore plus travaillés. On sent que l'auteur affine son style graphique. Ce qui est intéressant dans la trame narrative, c'est que l'héroïne se situe dans l'échec, dès le départ. Elle n'a pas derrière elle de grands exploits, au contraire, elle se questionne, elle sent les regrets s'emparer d'elle. C'est d'ailleurs cette introspection et cette quête identitaire qui sont développées ici : comment trouver sa voie, avoir une influence positive, lorsque le monde dans lequel on vit est en train de sombrer ? Un récit post-apocalyptique intéressant, servi par une jolie édition.