L'histoire :
Serge Prud'homme, alias Zac Deloupy, a proposé, sans plan particulier, des dizaines d'illustrations, quasi quotidiennes, durant le premier et le second confinement. Après Covidland, issu du premier « enfermement sanitaire » de mars 2020, il publie sur Facebook et Instagram de nombreuses illustrations, réalisées entre juin 2020 et février 2021, « souvent le matin, devant un café, de façon improvisée, avec un feutre noir et un Typex, colorisées par ordinateur ». Elles sont ici réunies, chargées de symboles et se suffisant à elles-mêmes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce livre ne laissera aucun lecteur indemne. Zac Deloupy utilise des images nées de son imagination, sans texte, sans aucun commentaire et la puissance de la symbolique opère, faisant du lecteur de ces illustrations silencieuses le témoin de visions souvent désespérées et malheureusement justes. Deloupy fait mouche et c'est justice qu'un éditeur, en l’occurrence Komics Initiative, recueille ses noires inspirations pour proposer ce qui est bien plus qu'une compilation d'illustrations. Le monde d'après n'est pas celui que les hommes politiques, dans leur infinie démagogie, nous ont promis au tout début de la crise. Au contraire, il est souvent, sous les traits de l'auteur, celui qui va au bout de sa folie, au bout de ses extrémismes en tout genre, au bout de la destruction dont l'Humanité est actrice. Chacun retiendra les images qui le frappent le plus. Sommes-nous promis à un monde où l'amour sera lapidé ? Le futur de l'Humanité, est-ce la chasse aux animaux extraterrestres pour qu'ils finissent également en trophées, dans on ne sait quelle planète colonisée ? Jusqu'où la société s'Uberisera-t-elle, jusqu'à réintroduire l'esclavage, sous prétexte qu'il est contractualisé ? Devra-t-on dépolluer les enfants, en tenue NBC ? Nos écoliers se dirigent-ils inexorablement vers la moulinette façon Pink Floyd : The Wall ? On vous laisse avec ces questions et surtout, on vous incite à lire ce bouquin, agrémenté d'une remarquable introduction de Numa Sadoul (pléonasme) et d'un cahier de fin d'album dans lequel d'autres artistes français déclinent leur Monde d’après. On vous le répète, vous ne sortirez pas indemne de ce monde-là...