L'histoire :
Bien que de sexes opposés, Aimée et Steph vivent une relation totalement platonique, en colocation dans une même petite maison. De fait, ils ne retiennent guère leurs remarques honnêtes et déplaisantes l’un vis-à-vis de l’autre, et ils ne font pas trop d’effort pour dissimuler leurs comportements honteux ordinaires (prouts, hygiène alimentaire déplorable, fantasmes, réflexes régressifs…). Ainsi, la vie en cohabitation est plutôt joyeuse et d’une grande liberté réciproque. Ensemble, ils sont adeptes du jeu télévisé Motus et regardent des films d’horreur en DVD. Séparément, ils sont des observateurs décalés des choses de la vie et de leurs contemporains. En marge de son activité d’auteur de BD – un métier difficile – Aimée s’essaie aussi à moult activités nouvelles, comme le tricot ou le jogging…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La coloc que scénarise et dessine la néerlandaise Aimée de Jongh est-elle autobiographique ? Sans doute partiellement, étant donné que son personnage féminin s’appelle Aimée et que sa caricature de papier lui ressemble physiquement. Dans ce second recueil de strips, sur un rythme réitéré de 2 à 4 cases, ce mode de vie est avant tout un contexte de fond et ne concerne absolument pas l’intégralité des gags. Les situations mettent en effet souvent en scène Aimée en dehors de leur maison commune, dans sa vie ordinaire sans Steph. Bien que d’inspiration variée – donc aux effets zygomatiques en dents de scie – le registre humoristique fraye la plupart du temps avec l’absurde, mais il a le grand mérite de savoir se renouveler. Un rien devient un sujet, habilement traité sous l’angle le plus efficace pour dénicher le gag. De quoi se délasser assurément, en attendant la première histoire complète qu’Aimée de Jongh nous prépare, sur un style graphique visiblement plus pointu…