L'histoire :
Tous les parents le savent, le silence d’un enfant n’augure rien de bon. La mère de Victoire le sait, alors elle lui demande ce qu’elle fabrique. « Rien ». C’est le signal… De plus, la porte de la chambre est fermée ! Puisque toute négociation est inutile, la petite fille présente le fruit de son travail à sa mère : une Barbie® mutante de sa création, un prototype destiné à remplacer les Monster Eye®…
A la sortie de l’école, Victoire fait des bulles pour amuser son ami Marc, handicapé en fauteuil roulant. Lorsque la mère retrouve sa fille, elle lui demande si elle ne pourrait pas avoir des amis normaux comme les autres, Marc étant visiblement retardé mental. La petite fille répond que sa mère dit toujours de son père qu’il est un retardé mental mais elle l’a quand même épousé !
A l’école, la maîtresse annonce qu’elle va lire Les deux mamans d’Emma. Lassée d’avance, une camarade de Victoire demande si elle ne pourrait pas lire une histoire d’animaux. C’est prévu pour demain, mais ce n’est pas la réponse que Loréna attendait. Après cinq histoires de parents qui vont vivre avec des gens du même sexe, la petite fille voudrait entendre une histoire de parents qui font ça avec des individus de la même espèce… Le soir, le père demande à sa fille ce qu’elle a fait à l’école. Victoire répond « Introduction à la zoophilie. » Il rectifie en parlant de zoologie. « Oui ça doit être ça » répond-t-elle.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Garde Partagé, création de Pablo Velarde, évoque la fabuleuse histoire d’une… garde partagée d’enfant, qui se déroule parfaitement. Non, c’est une blague. Une garde partagée qui se passe bien, ça n’existe pas, selon l’auteur qui prêche largement l’inverse. Avec une mère mi-chaude mi-boudin mi-vénale et un père ultra bio qui enlace les arbres, ça tape dans le cliché. Mais c’est annoncé : une mère frivole et un père bobo écolo… Les plaintes auprès de l’avocate, les manipulations des unes et des autres, les punitions qui se terminent au fast-food, les tentatives de régimes qui se terminent au fast-food… La vie selon certains, quoi. Pour porter les gags, un trait gros nez et des couleurs brutes en pavé, rien de très subtil. Si le tableau dressé par Velarde reflète la réalité à beaucoup d’égards, les pivots de certains gags sont scabreux, au risque de déplaire à certains, c’est certain. Le message est peut-être plus léger qu’il n’apparait dans certains gags. Mais les ressorts manquent d’huile et l’image de douceur, afin que le thème-titre, au demeurant sérieux, trouve dans cet album la légèreté qu’il lui manque tant.