L'histoire :
Quand Jean-Norbert ouvre un snack, il accueille aussi bien des zombis, que des plutoniens, ou encore des machines à sous sur pattes. Quand Jean-Norbert se lance dans la piraterie, il a fort à faire avec un équipage sous-doué, des clowns farceurs et échoue systématiquement à toutes ses chasses au trésor. Quand Jean-Norbert est président de la république, il a toutes les peines du monde à identifier lequel est le bouton atomique. D’un autre côté, avec des militaires qui peignent les chars d’assaut en rouge, le monde ne risque pas grand-chose. Même quand Jean-Norbert vit une vie domestique « normale », rien n’est normal. Des gnomes pullulent dans sa cuisine, des nains géants apparaissent devant sa télé, et sa mission de baby-sitting auprès de son neveu Riton tourne à la grande aventure de sorcellerie : à bord d’une brosse et d’une ramassette volants, Riton se retrouve transporté à l’école de Nullard, pour les enfants qui deviendront héros de BD. Riton doit alors représenter son école dans une grande compétition de vannes. Seul sur scène, il va devoir faire rire le jury devant des centaines de petits camarades…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée logique du tome 1, à partir des mêmes ingrédients récurrents (les aliens, les lutins parasites…), ce second recueil mélange strips de 3 cases et gags sur une planche, de manière parfaitement anarchique et imprévisible. Ces deux qualificatifs conviennent à merveille au caractère déroutant de cet anti-héros venu des Pays-Bas. Campée par un style de dessin naïf, la silhouette ahurie de Jean-Norbert en dit long sur ses capacités à ne rien faire comme tout le monde et à verser dans l’imbécillité assumée : cervelle de moineaux surmontée d’une touffe blonde, dents en avant, gros bidon, jambes et pieds d’une largeur indécente… Jean-Norbert a le profil d’un obus de 14. Le quotient intellectuel, aussi. L’auteur Mark Retera ne s’embarrasse pas de politiquement correct (cf. la fillette sur les genoux de l’homme à poils), mais il ne verse pas non plus dans la trashitude artificielle. L’absurde et l’art du contre-pied l’intéressent clairement plus… avec des effets mitigés. Parfois on s’esclaffe de la crasse surprise… parfois c’est trop con pour ne pas faire un bide. Vraisemblablement, l’auteur s’empare d’une inspiration (n’importe laquelle) et « tire sur la ficelle » jusqu’à épuisement, sans règle, afin d’en décliner un maximum de situations ubuesques et iconoclastes. Ainsi a-t-on droit à une longue séquence parodique d’Harry Potter (avec le neveu Riton, tout aussi peu doué que Jean-Norbert) et à une autre de naufragés sur une île déserte (avec les membres du night-club Bonanza, pour lequel il était initialement videur). L’idiotie élevée au rang d’art majeur, c’est Jean-Norbert.