L'histoire :
A bord d’un galion échoué sur leur rivage tropical, le capitaine MacIntosh et son compagnon naufragé crochètent la porte de la capitainerie. Ils y trouvent un coffre rempli de bijoux et de pierres précieuses (pour MacIntosh), ainsi qu’une bibliothèque richement garnie (qui fait le bonheur du naufragé). Dans leur déménagement, ils laissent tomber un livre, qu’une grenouille s’empresse de rapporter à sa tribu. Car dans le royaume des grenouilles, l’heure est à la résistance : les canards sauvages squattent leur mare et justement, y’en a marre. Les grenouilles établissent donc un plan d’attaque, ignorant que les canards ont une mouche qui les espionne. Puis, pendant que les canards sont absents, deux grenouilles tentent de bouter le feu à leurs nids. Or les canards étaient planqués et surprennent les grenouilles en plein méfait. L’une d’elle tente alors de mettre en application les préceptes appris au sein du livre rapporté à leur chef…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le français Sti (au scénario) et le belge Luc Crommheecke (au dessin) continuent de s’amuser follement avec la thématique des naufragés sur une île peuplée d’indigènes anthropophages. Au côté de notre héros hirsute du capitaine MacIntosh, il est certes toujours question de cohabitation sociale, de construction de radeaux, de paillotte sur la plage avec grogs de rhum à profusion… Les auteurs accueillent aussi de nouveaux venus sur leur paradis insulaire tropical : des pirates échoués et peu dégourdis, des zombis (cf. la couverture), des irlandais pour une étape express, des tas d’animaux (grenouilles, canards, lapins, papillons) et même des schtroumpfs, pour un sympathique hommage à Peyo (et au moment clé de leur invention). Un autre à Franquin se chope aussi au vol, mieux caché. L’humour vraiment drôle, si difficile à dénicher dans la BD qui se revendique humoristique, est là et bien là, à travers les situations délirantes tout autant que les répliques. Et il a l’immense avantage de ne pas être mécanique en fin de gag : il surgit plusieurs fois en cours d’historiettes – de 1 à 7 planches. Tout public, il ravit notamment les lecteurs du magazine Spirou, au sein duquel les historiettes sont prépubliées. Crommheecke maintient quant à lui son dessin caricatural, balancé et lisible, bien que la dernière planche nous laisse suspecter que Sti sera désormais seul aux manettes de cette série…
