L'histoire :
Un naufragé dérive sur l’océan, vraisemblablement depuis des semaines, sur un minuscule radeau, en compagnie de son chien Kiki. Il pèche des algues, toujours des algues… que le chien bouffe avec grand plaisir. Soudain, il accoste sur une île tropicale ! Son bonheur est de courte durée car à peine a-t-il foulé du pied la plage, qu’il est déjà ligoté par des indigènes anthropophages. Le voilà dans une marmite géante à tenter d’argumenter sa libération. Un missionnaire vient à sa rescousse, à grand renfort d’enseignement catholique : « tu ne boufferas pas ton voisin comme un sauvage ». Les indigènes s’excusent et lui servent donc une coupe de champagne pour pouvoir continuer la cuisson… Plus tard, grâce à Kiki qui a fait caca dans la marmite, notre naufragé parvient à se faire la malle. De retour sur la plage, il découvre des cadavres de pirates, dont un encore vivant. Ce dernier se présente : John MacIntosh, unique rescapé d’une féroce bataille entre pirates pour la possession d’un trésor. Lui espère échapper aux cannibales en leur jouant de l’accordéon et en leur chantant des chansons de pirates. Raté : il se retrouve dans la marmite. Il devra négocier avec les indigènes : la vie sauve contre 3 barils de grog qu’il a jadis cachés sur l’île, plus des cacahuètes pour l’apéro…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept humoristique de L’île carrément perdue est simple mais efficace : au travers d’histoires courtes de 2 à 6 planches, rions un peu avec les images d’Epinal sur le naufragé de l’île tropicale, les trésors de pirates et les sauvages anthropophages. On constate rapidement que le scénariste Sti a eu une bonne inspiration, tant le registre parait riche en situations qu’on peut croiser et parodier dans moult directions. L’humour est plus déjanté que pour Ratafia, puisqu’il n’hésite pas à faire intervenir des visiteurs du futur, un martien, un phacochère (proche de celui du Roi lion), les pingouins (un écho de Madagascar ?), voire à parodier sans vergogne Spirou et Fantasio (rebaptisés ici capitaine Spirow et Fantossa). Rien de plus logique étant donné que ces historiettes sont publiées dans le magazine Spirou depuis mars 2011. En tout cas, ce style comique tout public s’étaye à merveille du style graphique et jeté de Luc Cromheecke (Tom Carbone, Plunk !). Réjouissez-vous, un second recueil est prochainement annoncé…