L'histoire :
Alonso de Oreda, jadis gouverneur d’une province du nouveau monde, et Christophe Colomb, qui le découvrit, sont très vieux, en cette année 1512. Tandis qu’ils partagent une pinte de bière dans une taverne d’Hispaniola, ils évoquent une vieille légende rapportée par leur compère Juan Ponce de Léon : l’existence d’une île mythique de laquelle jaillit une source magique, la fontaine de jouvence. Ce breuvage leur serait bien utile pour retrouver la vigueur de leur jeunesse ! D’ailleurs, Oreda propose à Colomb de rejoindre l’expédition qu’il est en train d’organiser, suite aux témoignages hérités d’une famille d’indigènes. A cette expédition, se joint Amerigo Vespucci, au grand dam de Colomb qui ne supporte plus ce rival. Deux mois plus tard et le fragile rafiot qui transporte les trois vieillards à travers la mer des caraïbes accoste sur l’île de Bimini. Ils s’enfoncent tous trois dans la jungle, jusqu’à un village d’autochtones, où le grand sorcier parle miraculeusement l’espagnol. Il pratique aussi la magie vaudou et leur indique que leur compère Ponce de Léon est précédemment passé par ici, lui aussi à la recherche de la fontaine de Jouvence. Après une bonne nuit de repos, nos aventuriers reprennent leur expédition à travers la jungle, jusqu’à un temple oublié en ruine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y avait pourtant une bonne idée de départ : remettre en selle quatre célèbres explorateurs dans leurs vieux jours, caractériels et truculents, à la recherche de la fontaine de jouvence, sur une petite île tropicale du nouveau continent. Hélas, passée cette belle intention, l’aventure restera nébuleuse et pas franchement amusante pour le jeune public. Au scénario, Marc Tinent prend toutefois soin de commencer par un rappel biographique (chronologiquement cohérent !) des quatre protagonistes principaux : Christophe Colomb, Amerigo Vespucci, Alonso de Oreda et Juan Ponce de Léon. C’était nécessaire, car les deux derniers n’ont guère de notoriété dans nos livres d’Histoire. Puis l’idée de la quête de la fontaine de Jouvence est rapidement posée, avant que l’expédition à proprement parler ne prenne l’allure d’un gros fouillis ésotérique. Nous voilà longuement embrouillés (sur 76 planches) par des considérations vaudous inextricables et barbantes, dans les entrailles souterraines d’un temple qui ne nécessite que peu d’effort en décors. Le dessin de Lourdes Navarro s’évertue majoritairement à dessiner des personnages de près très stylisés, composés de formes patatoïdes (pour le nez, les sourcils, les yeux…), dans des cadrages de cases mal équilibrés, saturés de couleurs vives. Leurs tronches basiques et rigolotes demeurent le seul élément humoristique de l’aventure, malgré quelques tentatives un peu creuses de bouffonneries dans les répliques…