L'histoire :
Anne débarque dans la chambre en réveillant Matthias, toute heureuse d’être tata pour la troisième fois. Avant de se rendormir, il lui précise que ce n’est pas un concours : deux enfants ça suffit ! Cette envie d’un petit troisième ne la lâche pas, elle va jusqu’à porter un panneau précisant qu’elle ovule, pour être sûr qu’il n’oublie pas.
Devant son ordinateur, Matthias peste après son éditeur qui lui demande des pompières pour changer des pompiers et surtout pour être dans l’air du temps de l’égalité homme et femme tout ça tout ça… Profondément agacé, il ronchonne qu’il aimerait qu’il aille se faire voir et tape ces mots sur le clavier. Lola, qui reçoit des cours d’informatique à l’école, arrive tout à coup et appuie sur le clavier en lui disant que « voilà c’est fait ! »
Entre le petit déjeuner avec les enfants, la préparation à la ballade sous les pleurs, et la ballade en elle-même, Matthias a un air de zombie sur le chemin du retour. Les commères du quartier vont jusqu’à le prendre pour un drogué !
La petite famille se promène au parc. Lynda une ex de Matthias, le salue en passant à leur hauteur. Il lui fait remarquer qu’elle a beaucoup changé ! En effet, très fière de son augmentation mammaire, elle lui propose même de les toucher pour voir la différence. Matthias commence à bafouiller une réponse… Plus tard, alors qu’il a un œil au beurre noir, Hugues son ami d’enfance, lui demande pourquoi il a finalement répondu « ça sera pour une autre fois »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec sa couverture simplette, son air de BD cheap, Matthias, agent papa ne joue pas dans la débauche d’effets spéciaux pour attirer le chaland. C’est peut-être pour cette raison que, dès les premiers gags, on est sous le charme de ces personnages anodins. Les mini-strip créent un rythme entraînant et l’humour familial fait le reste. Des couches des enfants à l’ex-plantureuse reconvertie dans le porno, en n’oubliant pas les amis « pleins de bonnes intentions », la vie de Matthias est bien animée ! Presque trop pour lui, et pourtant il fait face avec un certain panache. Le dessin, sommaire dans tous les domaines, porte les scènes avec juste ce qu’il faut pour faire le boulot. Là encore, ce n’est pas gênant, tant l’ensemble apporte une certaine fraîcheur à un registre pourtant déjà bien fouillé. Les gags variés évoluent un temps ensemble, ou changent aussitôt de directions et de personnages. Pas le temps de s’ennuyer donc. Nils Axle Kanten, storyboarder norvégien issu du monde de l’animation, est le créateur de cette série au ton bon-enfant, qui mélange fiction et inspiration familiale. Il a le savoir-faire d’un papa aguerri et aborde son statut avec un humour efficace et bon esprit. Sans chichi, sans tabou et sans faute, Agent papa ouvre la porte à la suite des aventures de Matthias, qui trouveront leur public… si toutefois il ne passe pas à côté sans le voir, à cause d’une couv’ un peu fade.
