L'histoire :
Otto découvre des draps noués en corde, qui descendent le long d’une muraille. Il décide de grimper, mais il croise alors en sens inverse un évadé, qui le somme de le laisser descendre. Cela fait, Otto re-grimpe et atterrit dans une cellule grise aux barreaux sciés. C’est le moment que choisit un garde en armure pour ouvrir la porte et l’emmener, sous la menace d’une hallebarde. Otto le précède ainsi, avec angoisse, jusqu’à une salle de torture où le bourreau lui place la tête dans un carcan. Puis il lui coupe… les cheveux. Et il lui rase la barbe. Ainsi, Otto est-il tout beau pour la suite du programme. Le garde l’oblige ensuite à emprunter un nouveau couloir, mais il s’enfuit à la vue d’un ennemi, une sorte de petit viking teigneux. Otto évite les coups d’épée du viking teigneux et poursuit son chemin dans cette inquiétante fortification. Plus loin, il se cache dans une armure pour éviter les soldats, il rencontre des dames pipi aux tarifs proportionnels à la taille, il participe à un groupe de jazz qui se trouve là, il passe par une faille du sol et se retrouve dans un lac souterrain… Il y recroise à nouveau son évadé du début, qui le pousse sournoisement par une porte des enfers. Conduit par des diablotins, Otto rencontre alors le roi de ce royaume de feu, qui propose de le faire frire à la broche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la stricte lignée du tome 1, le principe narratif de Otto, bande dessinée muette et tout-public, est aussi simple que promis à une infinité d’aventures. A travers une suite de petites cases imbriquées en gaufrier serré, sur un dessin humoristique stylisé, simple et très lisible, l’auteur néerlandais Frodo de Decker fait en effet défiler ce héros ingénu dans toutes les situations et tous les contextes qui lui passent par la tête et qui appartiennent à la culture mainstream. Par exemple, à la page une, Otto part de l’environnement des geôles d’un château fort, où il rencontre des gardes, un bourreau, des ennemis armés, mais aussi… des dames pipi. Car oui, de Decker ne se prive pas d’incruster des éléments iconoclastes avec ledit milieu, pour surprendre et faire tout le sel de cette linéarité aléatoire. Au château fortifié succèdent ainsi les enfers, le milieu troglodyte, un coin de nature, le sommet d’un gâteau géant… et toujours des tonnes de rencontres étranges (lutins, robin des bois, mariés en plastique, trolls, extraterrestres…), qui reviennent souvent en running-gags, ainsi que nombre de rebondissements déroutants. Le procédé peut sembler facile ; il a le mérite de savoir se renouveler et d’offrir à son public de tous âges un moment de lecture simple, délassant et légèrement humoristique.
