L'histoire :
Violette va chercher Sophie, sa mère, à l’aéroport. Elle vit au Maroc mais revient régulièrement en France pour voir ses enfants et surtout réaliser son suivi médical. L’oncologue qui s’occupe d’elle est un peu fantasque : il a l’air nu sous sa blouse qui n’a qu’une épingle en guise de bouton et appelle ses patientes par un petit surnom. Il consulte le dernier scan, regarde la tumeur rouge qu’elle a dans le cou, ausculte les glandes sous ses aisselles. Au terme de l’examen médical, il considère qu’il y a des signaux encourageants ou tout au moins que le cancer n’a pas progressé. Ce médecin chaleureux et bienveillant qui accompagne depuis toujours des femmes atteintes d’un cancer du sein a perdu la sienne de cette terrible maladie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son premier album BD, Violette Vaïsse, n’a pas choisi la facilité, ni la légèreté. Elle traite la maladie de sa mère : depuis bientôt 20 ans cette dernière se bat contre un cancer du sein. A l’occasion d’un bilan médical en France, ses 3 enfants se réunissent pour profiter de rares instants de complicité en famille. Violette et Colombe charrient leur frère César, mais c’est également un moment propice pour se remémorer des souvenirs. Sophie parle de sa rencontre avec le père de ses enfants, tandis que les filles évoquent entre autres souvenirs l’arrivée de cette maladie dans leur maison et les absences de leur maman partie se faire soigner en France. Si Sophie souffre dans sa chair, ses enfants sont également impactés par ce crabe. Ce récit n’est pas larmoyant, il est même plutôt assez joyeux, malgré l’épée de Damoclès qui flotte au-dessus de cette famille. Le message en filigrane est de garder espoir, mais surtout de profiter des instants présents tant que la vie le permet, car la bataille n'est jamais gagnée. Ce roman graphique se lit extrêmement rapidement du fait d’un découpage avec de grandes cases. Pour illustrer cette histoire familiale, Violette Vaïsse a fait le choix d’un dessin naïf avec des encrages prononcés. La colorisation lumineuse donne de la vie à un récit dont la thématique de la maladie pourrait s’avérer pesante et lourde.