L'histoire :
Au cœur de la forêt de Sherwood, un carrosse avance tranquillement, sans se méfier. Dans les fourrés pourtant, des brigands guette les voyageurs imprudents. Au signal de leur chef Robin de Loxley – surnommé Robin Hood – les voleurs attaquent. Quelques flèches suffisent à neutraliser les gardes. Les passagers sont enjoints, l’épée à la main, de descendre de voiture. Robin, resté au loin, reconnaît alors Marianne, son amour de jeunesse. Enfants, ils se destinaient l’un à l’autre. Puis Robin partit aux Croisades et en revint transformé. Comment pourrait-elle comprendre ce qu’il est devenu ? La mort dans l’âme, le brigand laisse ses prisonniers repartir sains et saufs. Il rejoint ensuite au bain son compagnon, Petit Jean…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que sur les écrans arrive un nouveau Robin des bois (incarné par Russel Crow après que Costner et bien d’autres aient endossé le costume), l’encore étudiant aux Arts décoratifs de Strasbourg, Simon Roussin, revisite – aux éditions de L’employé du mois – sa légende. Exercice de style, travail appliqué peut-être, l’album offre une allure enfantine déconcertante. Les couleurs « psychédéliques » (selon le mot de l’éditeur) flashent et interpellent, à l’instar d’un trait somme toute élémentaire. Un enfant réussirait ceci, dirait-on. Eh bien, non ! Car derrière ces dehors « élémentaires » se cache un vrai regard d’auteur. Dans la lignée du visuel épuré de la dite « nouvelle » bande dessinée, Roussin exprime beaucoup avec peu. Attitudes des personnages et choix des couleurs ne doivent rien au hasard. De même, le propos prend ses distances avec le héros communément accepté et Robin recouvre ses traits de brigands qu’il avait à ses débuts (XIIIe). Le portrait d’un homme devenu légende malgré lui, confronté à l’adversité. Par amour pour Marianne, Robin se perd jusqu’à disparaître… et devenir héros à nouveau ! Sous un jour différent (…). Un peu court dans la succession de ses chapitres, l’album laisse cependant un agréable ressenti. Le lecteur s’attache facilement et en redemanderait. Il faudra à l’étudiant en arts renouveler ce essai premier pour convaincre. L’approfondir et le confirmer. A bientôt donc.