L'histoire :
En plein archipel des Galapagos, existe une île portant le nom de Floreana. C’est sur ce petit bout de terre vierge de toute présence humaine que Friedrich Ritter et sa maîtresse Dore Strauch décident de s’installer loin de toute civilisation. Fidèle admirateur de Nietzsche et de ses nombreux préceptes philosophiques, Friedrich compte bien devenir un Ubermensch, un surhomme, en s’élevant comme homme complet et sûr de lui. Les jours passent et le couple commence à prendre ses marques sur l’île, malgré la sclérose en plaques de Dore. Le travail est long et délicat, mais à deux, ils arrivent à fonder un foyer. Or les nouvelles vont vite et le continent a vent des aventures des « Adam et Eve des Galapagos ». C’est avec la promesse d’une vie nouvelle, et loin de la montée en puissance du NSDAP en Allemagne, que le couple Wittmer s’installe sur Floreana. Madame Wittmer étant enceinte, les deux comptent bien sur ce nouveau départ pour élever leur enfant. Mais leur arrivée sur l’île est vue d'un mauvais œil par Friedrich qui sent sa quête philosophique et spirituelle menacée. D’autres personnes affluent alors sur l’île avec, en tête, des intentions moins louables…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Illustration d’un fait réel pour le moins intriguant et surprenant, Galapagos de Michaël Olbrecht est un roman graphique surprenant et ô combien passionnant. En suivant le destin de ces couples venus s’installer loin de tout, pour repartir sur des bases saines en suivant les pensées philosophiques de Nietzsche, le récit nous offre une sorte de Sa majesté des mouches spirituelle. Car une fois n’est pas coutume, la véritable menace se cache dans l’Homme et non dans cette nature sauvage que représente Floreana. Les différentes dynamiques des personnages nous sont racontées par le biais de flashbacks discrets qui n’entachent pas la progression du récit. Friedrich avec les horreurs de la première guerre mondiale ; le mari Wittmer et sa peur de l’ascension au pouvoir d’Adolf Hitler ; la baronne et son désir de pouvoir et de fortune… La progression est fluide et plonge peu à peu le lecteur dans l’horreur qui se terre au cœur de l’île. Côté graphique, Olbrecht livre un travail remarquable de par le trait dur et très expressif donné aux personnages et les couleurs à la fois vives et sombres. Plus le récit glisse dans le survival, plus les personnages sont marqués et plus la teinte globale s'assombrit pour livrer un spectacle désespéré. Galapagos est un roman graphique passionnant, ouvrant une page d’Histoire méconnue à ses lecteurs. Une aventure humaine palpitante et mystérieuse.