L'histoire :
Dans un bus qui mène vers le bois de Holy Wood, la jeune Norma Baker regarde des photos souvenirs. Ce sont ses parents disparus qui lui manque et cette absence lui insuffle le besoin d’être reconnue autrement, à travers un métier qui la mettra sous les feux des projecteurs : elle veut être actrice de cinéma. La voilà enfin qui arrive à Holy Wood, dans l’avenue des géants. Elle descend du bus en se disant que c’est le meilleur endroit pour réussir et sortir de l’anonymat. Elle va directement se faire enregistrer au bureau des castings afin de décrocher un futur rôle. Puis elle se rend à son appartement au 3463, un petit bungalow près de la forêt. Au même moment, chez les pères fondateurs de Holy Wood, quelqu’un regarde les photos de Norma, puis découpe sa bouche afin de la mettre dans une enveloppe. Il scelle ensuite cet enveloppe avec de la cire avant d’y apposer un cachet. Le matin, Norma se réveille lorsque quelqu’un frappe à sa porte. Monsieur McKinley lui apporte son petit-déjeuner…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tommy Redolfi propose un album étonnant dans lequel il prend pour héroïne Marilyn Monroe. Il adapte en effet à sa façon la vie de cette actrice célèbre américaine au destin tragique, en transposant son histoire dans un univers étrange et décalé. Ici Hollywood est un bois sombre, Holy Wood, dans lequel se trouve une ville dirigée par les pères fondateurs, des personnages énigmatiques qui produisent les plus grandes stars de cinéma. De son vrai nom Norma Jean Baker, la jeune femme est à la recherche de reconnaissance, donc se fait façonner en sex-symbol, avant de se perdre elle-même. Ce récit de plus de 250 pages se découpe en chapitres et montre la transformation de la jeune femme. Redolfi accentue le dramatique de l'histoire en montrant le mal-être sévère qui se développe à mesure que la célébrité la gagne. On comprend dès lors clairement que le prix de la célébrité est très lourd et difficile à vivre. Les angoisses les plus profondes de Marilyn remontent à la surface et l’auteur retranscrit graphiquement ces moments d’extrêmes douleurs. A travers une illustration colorée pour marquer les différentes ambiances, il dessine des personnages aux traits figés dégageant de la laideur, a contrario de ceux de Marilyn. Ce récit dégage une certaine froideur pour mieux marquer le côté inquiétant et manipulateur des personnages qui entourent ce bois de Holy Wood...