L'histoire :
En mars 2011, Max, sa sœur Annabelle et leur beau-père Robert accompagnent leur mère chez le neurologue. En effet, depuis quelques temps, leur mère souffre de petits soucis de pertes de mémoires qui commencent à la gêner dans son quotidien de vie. Le médecin fait donc le bilan des troubles qui la touchent : oublis fréquents et variés, pertes de repères, baisse des aptitudes, etc. Il confirme cependant que ce n’est pas la maladie d’Alzheimer mais un autre syndrome. Elle devra être suivi tous les trois mois afin de faire le point sur l’évolution, puis prendre un traitement adapté. Max rentre chez lui, dans sa petite famille, et pense à sa mère. Il tente de se rassurer sur son état, mais de nombreuses questions commencent à le tarauder. En effet, sa mère est tout pour lui. C’est elle qui lui a donné l’envie de s’engager dans la vie. Coquillage lui demande comment va sa mère, mais Max ne sait pas vraiment comment décrire cet état. Il semble, pour le moment, que cela ne soit pas si grave. Coquillage est enceinte. Ensemble, ils attendent leur deuxième enfant. Max travaille sur plusieurs projets BD prometteurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des récits qui interpellent et amènent à réfléchir sur des situations de vie tragiques, qu’on est heureux de ne pas connaître. Sous la forme d'un récit autobiographique, Domas aborde la maladie de sa mère atteinte du Syndrome du petit pois, une altération proche de la maladie d'Alzheimer. L'auteur expose cette épreuve difficile avec une grande simplicité et beaucoup de lucidité. A la lecture, on entre directement dans son quotidien de vie, dont il montre l’envers du décor. On comprend à quel point une personne peut être affectée par un tel virage de la vie. Tout au long des huit chapitres, il témoigne de ses angoisses, de ses doutes, mais aussi de ses joies. Un sentiment, surtout, reste très prégnant dans le récit : la colère. Max ne sait comment faire pour aider sa mère. Il sait néanmoins que sa pathologie est hélas irrémédiable. Cette frustration de ne pouvoir rien faire le désarme, au point même de se sentir disparaître. Le parti-pris du dessin en noir et blanc, parfois ponctué de rouge afin de souligner des scènes riches en émotions, retranscrit parfaitement le récit. Le trait simple, efficace et dynamique, développe une histoire pleine d’émotion, de franchise, de sensibilité. En tout cas, la mise en lumière d'une telle maladie et ses répercussions sur les proches parents des victimes, est un témoignage précieux, en plus d'être assurément exutoire. En sortir sans être touché serait mentir.