L'histoire :
Après avoir enterré leur ami et clown Nacio, Luz, Zidi et Ermo reprennent la route à bord de leur camionnette estampillée CNT vers Barcelone. Malheureusement, ils tombent en panne d’essence au milieu de nulle part. Soudain, un véhicule blindé arrive dans leur direction. Zidi ne sait pas s'il s’agit d’amis ou d’ennemis et demande aux autres de se cacher le plus vite possible. Le ciel soit loué, c’est un blindé des communistes qui leur vient en aide en les remorquant. Ils se rendent quelques kilomètres plus loin dans un monastère dans lequel les communistes ont pris leur quartier. Leur capitaine Jiménez expose devant l’église avec fierté les dépouilles des curés et des nobles du village. Une exposition macabre qui n’est pas du tout du goût du russe Antonov. La camionnette arrive avec le blindé dans la cour du monastère. Luz et Zidi font connaissance avec le capitaine Jiménez qui leur demande leurs laissez-passer. En homme méfiant, il donne des ordres pour faire vérifier leurs identités. Luz demande au capitaine s'il peut leur fournir l’essence necéssaire pour repartir, mais celui-ci refuse catégoriquement de les aider car il a une sainte horreur des anarchistes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième volet clôt le récit teinté de fantastique de Bruno Loth, dont l’intrigue principale se déroule en pleine guerre civile espagnole et plus particulièrement dans les rangs des anarchistes partisans de la résistance républicaine espagnole. C’est au travers du personnage de Ermo, jeune orphelin, et de ses amis saltimbanques, Zidi et Luz, que l’on découvre ce conflit. Bruno Loth se sert de Ermo pour ajouter à son récit, réaliste et historique, un brin de fantaisie, au travers des fantômes des parents du jeune garçon. Ces deux spectres le suivent partout et l’aident à affronter les moments difficiles. Cependant, au fur et à mesure de l’avancée du récit, Ermo prend conscience de la dureté de ce conflit et de la vie elle-même. Dans cette deuxième partie, la tournure des évènements au travers des amis décédés, des conflits et d’une Barcelone dévastée, lui font perdre son innocence. Ainsi, le fantastique disparaît au profit d’une réalité plus terne, voire tragique. Le dessin de Bruno Loth en noir et blanc se teinte parfois de rouge, afin de souligner des détails visuels. Un trait semi-réaliste qui accompagne son récit de belle façon, pour retranscrire une page sombre de l’Histoire espagnole.