L'histoire :
Vus de loin, les manchots sont tous pareils. Mais vus de près, c’est faux : ils se distinguent carrément par leurs moufles ou leurs écharpes colorées… On dit aussi que les manchots sont très nombreux. Mais c’est une erreur : on les voit multiples parce qu’ils se reflètent dans les murs de glace des icebergs. On pense aussi que les manchots n’occupent pas beaucoup de place sur la banquise : un par-ci, un par-là… Mais c’est sans compter sur le soleil de minuit qui, avec sa lumière rasante, projette leurs ombres sur de larges surfaces. Et si les manchots se mettent plus souvent debouts que couchés, c’est parce que lorsque la neige tombe en masse, la zone de dépôt est moindre sur le crâne que sur le dos…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Evidemment, raconté comme ci-dessus, l’impact de ces strips en deux cases embrassant la thématique du manchot sur sa banquise, tombe à plat. Pour apprécier l’humour absurde et la poésie des frères Coudray, il faut se donner le temps de la lire, de s’y immerger, de regarder le monde « autrement », avec un regard d’enfant mâtiné d’une bonne dose de dérision pas du tout scientifique. La démarche propose de jouer donc avec toutes les facettes d’une vie de manchots sur la banquise, un sujet d’apparence aussi restreint et aussi proche que les poissons rouges dans leur bocal de Nicolas Poupon (Le fond du bocal). Concoctés par Jean-Luc Coudray (au scénario) et son frère Philippe (aux dessins), ces strips ne sont pas tous nouveaux : ils ont été édités une première fois en 2006, dans L’empereur nous fait marcher et datent pour la plupart des années 80. A ce qu’il parait, ils ont même fait un carton en Chine et au Japon ! (60 000 exemplaires vendus nous annonce l’éditeur). Cette nouvelle édition se trouve néanmoins augmentée d’une cinquantaine de strips inédits, à la percussion inégale. A (re)découvrir, confortablement installés dans un bon apparte-manchot.
