L'histoire :
A Kinshasa, une nouvelle journée commence. Les congolais se lèvent tôt afin de commencer le travail. Le jeune Samuel réveille son père encore endormi. Aujourd’hui est un grand jour, car son père récupère sa voiture et devient taxi-patron. Mais pour le moment, Samuel est de corvée d’eau potable pour le café de son père. Bien sûr, comme tout le monde, il doit faire la queue pour remplir ses deux jerricans. Une fois l’eau rapportée, sa mère lui donne des beignets pour l’école. Samuel se prépare comme tout les matins et met ses chaussures usées. Sur le chemin de l’école, Samuel observe les gens. Le commerce est partout, c’est un sport national qui se pratique à tous les niveaux de la société. Chacun dans la rue propose un produit à vendre : d’un côté, le vendeur d'œufs, le cireur de chaussures, le vendeur de journaux, le voltigeur ; de l’autre côté, le vernisseur, le cambiste et bien d’autres. Bref, tout peut se vendre, se louer ou s’acheter dans la rue, pour qui a un peu d’argent. Samuel arrive à l’école. Mais avant de rentrer, il faut passer Fête Nat, le surveillant, qui ne laisse entrer que les élèves ayant des chaussures en bon état…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cet album, Sébastien Maître signe son premier scénario de BD, dans lequel il raconte avec humour la vie quotidienne des congolais et en particulier celle d'un prénommé Samuel, 10 ans, écolier plein de malice. Cet album offre une immersion joviale dans la ville de Kinshasa au sein d’une famille typique congolaise. Car l’auteur montre aussi le quotidien au travers du père de Samuel, futur chauffeur de taxi à son compte, et de sa mère, femme au foyer. Le dessin très coloré de Kash retranscrit parfaitement l’ambiance du pays. Son trait semi-réaliste et ses décors fournis s’adaptent au ton humoristique de l'histoire. L’auteur met ainsi en avant moult situations comiques révélant cet univers dans lequel la débrouille et le marchandage sont monnaie courante. Sébastien Maître met notamment en avant une coutume locale utilisée par les congolais, l’article 15. Cet article laisse libre court à la débrouille pour monter une petite affaire et gagner un peu d’argent. Le jeune Samuel s’avère être très doué dans ce registre et son ingéniosité va ainsi permettre à sa famille de se sortir d’un mauvais pas. Notons que l'album est également inspiré d'un court métrage réalisé par l’auteur sur place, à propos des conditions de vie à Kinshasa.