L'histoire :
A l’occasion du centenaire de leur lycée, Juliette retrouve Lucas 20 ans après. L’homme a certes changé – il a pris du poids par exemple – mais du premier coup d’œil, Juliette a reconnu son regard charmeur. Ils ont décidé de faire la route ensemble. Professeur de français, autrefois jeune fille réservée, Juliette est aujourd’hui une femme « libérée », mariée et mère de deux enfants. Lucas ne s’en est lui pas trop mal sorti. Il roule en cabriolet et, si l’on excepte que sentimentalement il a bien du mal à se fixer – dragueur et volage – on peut dire qu’il a la belle vie ! Il est resté gamin, d’une certaine façon, et ce comportement manque de peu de les envoyer, Juliette et lui, à l’hôpital, suite à une sortie de route. Brigitte, la maman de Lucas, elle aussi ancienne élève du lycée, entretient elle une relation difficile avec sa fille, Hélène. La meilleure amie d’Hélène s’appelle Marianne qui ne supportait pas Olivier au lycée. Olivier, médecin à présent, à l’exact opposé sur la hiérarchie sociale de Franck…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En couverture on reconnaît un morceau d’une photo de classe. Une classe de lycée – très probablement de Terminale, l’année d’avant la quille et le départ pour une autre vie. A l’occasion du centenaire de leur lycée, sept camarades de classe se retrouvent 20 ans après et, à tour de rôle, le temps de quelques planches, chacun prend la narration à son compte. Juliette, Lucas, etc. Patrice Guillon (scénariste de Dans la secte) donne une vraie personnalité à cette chronique sociale, en changeant puis mêlant le(s) narrateur(s) et donc le point de vue et la sensibilité du récit. En 20 ans, chacun a eu le temps de faire un bout de chemin mais tous ont une affaire en suspens qu’ils résoudront lors de ces retrouvailles. Problèmes familiaux, professionnels, de cœur, etc. L’histoire se veut réaliste et recherchée, intéressante par la diversité des situations envisagées et les résolutions (heureuses ou non) retenues. Au dessin, Benjamin Bouchet, jeune diplômé des Arts déco. strasbourgeois et novice sur l’exercice, livre un travail d’aquarelliste soigné (au niveau des tons notamment) à la ligne contemporaine et réaliste. L’impression d’ensemble est celle d’une certaine froideur. Les auteurs ne prennent que peu de pincettes avec leurs personnages, le trait limite « inquisiteur ». Le choix de morceaux de vie sans chichi, au plus près des difficultés du réel, est parfaitement assumé. Lecteur en mal d’évasion du quotidien, passe ton chemin ; en revanche, Mes copains d’autrefois offrira une lecture d’intérêt et réfléchie à qui chercherait une chronique sociale originale. Un exercice de style réussi.