L'histoire :
Quelque part à Ceylan, une plantation de thé. Des femmes s’affairent à cueillir les meilleures feuilles ; les hommes les estiment, les font sécher. Puis on les pèse, on les conditionne et un petit paquet dépêché en express finit par parvenir à Londres. Sitôt débarqué, sitôt livré en cuisine. Il y est infusé puis servi bien chaud à Lord Mac Dale qui attendait au salon. Verdict ? « Ordinaire ». Le Yin Zhen impérial – le fameux thé aux aiguilles d’argent ! – dépêché par Lord Barnes est ordinaire. Quel affront ! Pari est pris entre les deux hommes à qui rapportera d’ici deux mois le thé le plus fin. Les membres du Traveller Club seront témoins. Sans s’attarder, Lord Mac Dale s’attache les services d’un counseller réputé, Victor Neuville. Sa mission : se procurer le meilleur thé de l’Empire. Son crédit : illimité. Sa stratégie : doubler l’adversaire sur son propre terrain. Le hic ? Victor Neuville est malade, très malade mais ne le sait pas lui-même (…). Se rendant chez Lord Barnes afin d’espionner, le jeune homme tombe nez-à-nez avec la fille de la maison, la belle et fraîche Alice, habillée du kimono au chat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un titre qui ne ressemble à aucun autre. Tea party signé Nancy Pena – coutumière des éditions de La Boîte à bulle avec notamment le Cabinet chinois ou la Guilde de la mer – a des allures deci delà, accueille par ailleurs d’illustres connaissances (Sherlock Holmes par exemple) mais sa saveur est unique. Of course ! Car c’est bien sûr, l’histoire tourne autour du pari mondain établi par deux Lords en mal de reconnaissance. C’est à qui rapportera à Londres le thé le plus goûté et ceci hors-saison. Un sujet original s’il en est en bande dessinée, promenant un délicieux parfum d’Orient. La pièce comprend en effet un autre ingrédient original, un accessoire : un curieux kimono au chat teinté du sang d’une belle japonaise. L’animal qu’il figure possède l’étrange faculté de s’animer à la convenance de sa maîtresse (la fraîche et redoutable Alice) avant de reprendre sa place sur le tissu. Stupéfiant, convenez-en. Voilà déjà très insolite. Ajoutez-y la maladie couvée par le héros – une malice de plus ! – et vous obtenez donc Tea party, un titre qui ne ressemble à aucun autre. Infusé intelligemment tant dans sa construction que graphiquement – du N/B emprunt de rouge sang – ce one-shot mérite grandement votre attention. De l’exotisme, de l’aventure, de l’Histoire, du suspens, du bizarre, un zest d’érotisme et beaucoup d’esprit (d’humour), etc. n’en jetez plus ! Unique.