L'histoire :
Tout va de traviole, la Terre va mal, notre bonne vieille planète bleue est en train de mourir ! La faute à qui ? Aux hommes, bien sûr, cupides, hypocrites, seulement guidées par l'appât du gain et l'envie de satisfaire leurs intérêts personnels... Le désastre est proche, l'apocalypse notre horizon ! Du « viandalisme » industriel aux toxiques déchets radioactifs, du libéralisme le plus froid qui n'hésite pas à marchander notre planète pour toujours plus de profits aux « bubulles spéculatives » ; blanchiment d'argent, gaspillage, délocalisations, pollution, malbouffe, chômage, vin OGM (« le nouvel Ordre Glouton Mondial »), mondialisation... Bref, ça va mal, alors abeillez-vous ! Serions-nous tous aveugles à ce point ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout va de traviole est un recueil d'illustrations d'humour qui ont déjà fait l'objet d'une publication dans divers journaux militants, parfois sous forme de cartes postales. Direction la gauche, l'extrême gauche même ! Et c'est peu dire, mais les motifs d'indignation sont nombreux et beaucoup de choses agacent l'auteur : nucléaire, capitalisme, pollution, consommation énergivore, paradis fiscaux, OGM, déchets radioactifs, impérialistes, libéralisme... Au bout de deux pages, on a vite compris le message : on est mal, les potes, la Terre va mal, la catastrophe est sous notre nez ! Et l'homme est sans doute son pire ennemi. Marcel de la gare enfonce le clou, force la dose, en met des kilomètres de couches au cas où son lecteur, cet inconscient, ne partagerait pas ces évidentes vérités. Les dessins puisent tous dans l'humour noir grinçant, jouant la caricature, la blague absurde ou décalée, à l'appui d'un dessin volontairement grossi ou satirique. Une mission : nous réveiller de notre léthargie ! Forcément efficace pour qui en partage les « idées », totalement inopérant pour les autres. Pire, l'appel aux consciences tourne à l'exposé idéologique exaspérant ! Enfilade de slogans simplistes, jeux de mots faciles, inflation de gags démago et inattaquables car pleins de bons sentiments. Ecolos, anticapitalistes, altermondialistes, antinucléaires, syndicalistes invétérés seront confortés dans leur combat. Les autres... Si le propos a le mérite d'être engagé, le ton est aussi (et surtout) moralisateur, sacralisant notre bonne vieille planète vouée à disparaître plus tôt que prévu. Quand la caricature se prend au sérieux et joue la surenchère, cela donne une caricature de caricature, pauvre en idées, une insupportable leçon de morale un brin catastrophiste...