L'histoire :
L’auteur Didier Kassaï part à la rencontre des garçons de Bangui, des enfants de la rue, qui font de la récupération de vieux pots pour gagner quelques sous. Ils les décorent puis les remplissent de plantes ou de fleurs afin de les vendre aux travailleurs humanitaires de la ville. Ce travail reste plus facile que le travail de la plupart des autres enfants de la rue. Ils ont moins d’ennuis avec la police qui ne se privent pas de les frapper puis de leur prendre une partie des bénéfices. Didier demande si des filles vivent avec eux. Effectivement... mais elles se reposent la journée afin de travailler la nuit comme prostitués. Le problème, c’est que les enfants doivent survivre et trouver de quoi manger tout les jours. La vie dans les rues de Bangui reste très difficile pour les enfants qui, par la force des choses, deviennent trop vite des hommes. Pourtant, même si la vie est dure, elle est moins dure à supporter que de rester chez des parents qui traitent leurs enfants comme des esclaves. C’est pourquoi de nombreux enfants fuient leur foyer au péril des dangers de la rue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La république centrafricaine est un pays d’Afrique dans lequel les conditions de vie des enfants sont catastrophiques, un problème insuffisamment médiatisé. EN effet, les enfants livrés à la rue y connaissent une insécurité grandissante et vivent dans la pauvreté et la malnutrition. Au travers de cet album interactif, l’auteur centrafricain Didier Kassaï part à la rencontre de ces enfants. Il note chaque témoignage de chaque enfant rencontré, puis retranscrit l'ensemble sous forme de dessins, de photos et de vidéos. Au fil de ses rencontres dans les rues de Bangui, il constate que le fléau majeur qui touche les enfants, c’est la violence familiale. En effet, les traditions, les croyances primaires ne jouent pas en faveur des plus faibles qui, au travers des malédictions et autres sorcelleries imaginaires, condamnent des enfants à la maltraitance. KassaÏ utilise un dessin réaliste pour mettre en scène ses témoignages. Il insère de nombreuses photos, complétées de phylactères, renforçant ainsi la réalité de son récit. Enfin, l’interactivité de son album se traduit par l’implantation de codes disséminés au fil des pages, afin de suivre les vidéos réalisées durant ses rencontres avec les enfants. Une manière astucieuse et moderne pour s’immerger et comprendre un peu plus ce dramatique problème de société en Centrafrique.