L'histoire :
Pour l’aider à manger sa soupe, la grand-mère de Gregory lui raconte l’incroyable aventure de Joseph et de son grand-père, en Amazonie. Puis vient l’heure du dodo pour tous, y compris pour la grand-mère. Avant de se coucher, celle-ci regarde avec nostalgie le portrait de son défunt époux, Adolphe Hérault, alors qu’il n’avait que 16 ans. En 1937, Adolphe, surnommé Dodo, était garçon-boucher à Douai… mais ce job n’était pas sa grande passion. Aussi s’engageait-il dans la marine, avec la bénédiction de son père et les reproches de sa mère. Avec ses copains marins, Dodo devait sillonner tous les océans, voir du pays et faire les 400 coups. Du genre : plonger de tout en haut de son cuirasser, en pleine revue de pont ! Ses espiègleries lui valent régulièrement des séjours aux fers… où il ne reste jamais longtemps, eut égard à ses qualités sportives : l’équipe (de rugby, de boxe, de water-polo…) a sans cesse besoin de lui. Entre autre anecdote, il participe aussi à une pêche au requin ! Puis vient la seconde guerre mondiale et son lot de drame…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publié en 2000, puis réédité en 2012 chez les Humanoïdes associés , Vagues à l’âme est le premier album de Grégory Mardon, un « jeune » auteur qui a tracé depuis lors, un sillon réjouissant et solide, au sein du 9ème art. Sa force à lui, c’est le décorticage de l’âme humaine, la psychologie juste et profonde des personnages. Autant dire qu’avec le récit intime de ce qui se révèle progressivement être une biographie romancée de son grand-père, il faisait une entrée fracassante dans ce registre, aujourd'hui réédité par la Boîte à Bulles. Ça débute pourtant sur un ton bon enfant, mettant en scène les aventures tumultueuses d’un jeune militaire turbulent, mais indispensable à son régiment. Puis au fil des pages, se précise l’étourdissant et sournois saccage du temps qui file et qui lamine les âmes. En plus de rendre un bel hommage à sa famille, Mardon gère admirablement son petit effet, avec sobriété et efficacité, sans avoir l’air d’y toucher. Touché, le lecteur le sera assurément, adoptant rapidement ce dessin moderne en noir et blanc, a priori simple mais d’une grande justesse, que l’auteur n’aura de cesse de peaufiner par la suite. Une réédition louable d’un premier album indispensable…