L'histoire :
Quand Zita vit parmi les humains, elle est contrainte par de nombreuses règles. En effet, en tant que géante polymorphe dotée de supers pouvoirs, elle se doit de rester discrète. par exemple, elle ne doit pas se promener nue dans la rue, ni changer de taille devant les humains. Plus précisément, elle ne doit pas dépasser la taille de deux mètres. En fait, elle ne doit montrer ses pouvoirs à personne. Surtout, ce qui est interdit, c’est aider les humains, car cela pourrait troubler le continuum spatio-temporel. Eh oui ! Zita possède la faculté de voyager dans le temps, mais aussi de se téléporter d’un endroit à un autre. Son souci, c’est sa téléportation. Elle reste anarchique et inconsidérée. Vraisemblablement, Zita ne demande qu’une chose chez les humains : qu’on lui dise clairement ce qu’elle a le droit de faire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sylvie Fontaine présente ici une histoire surprenante, pleine de fantaisie et d’humour, avec pour personnage central une jeune femme, Zita, aux supers pouvoirs incroyables. Il s’agit avec elle d’explorer le monde des humains à travers différentes époques marquantes, montrant au passage la condition féminine du moment – un sujet on ne peut plus d'actualité, surtout dans la bédésphère ! Sylvie Fontaine insuffle dans son héroïne toute la liberté qui fait défaut aux femmes du monde. Zita incarne la pureté originelle, sa nudité l’affranchie de toutes les barrières humaines, elle se sent bien, libre et laisse son corps exprimer ses envies conscientes ou inconscientes. Cependant, elle montre aussi ses limites et les contraintes de la vie dans la société des humains, et plus particulièrement avec les hommes au travers des différentes époques traversées. L’auteure utilise un dessin qui laisse éclater une poésie ainsi qu’une fantaisie dans les formes. Elle laisse libre court à son crayon, mélangeant les styles, passant du noir et blanc à la couleur, mettant Zita dans tous ses états. Les formes féminines de son héroïne deviennent tantôt généreuses, tantôt pulpeuses, voire excentriques en fonction des situations dans lesquelles elle se trouve. De l’origine du monde, en passant par Paris, croisant un certain Picasso au passage, Zita laisse son empreinte, sa marque. Mais avant tout, elle apporte sa liberté d’être, telle qu’elle est. Ce récit fantaisiste, plein de charme, de drôlerie et d’humanisme, apporte son éclairage original sur la façon dont la femme se sent parfois perçue dans la société humaine.