L'histoire :
La Déferlante : la revue des révolutions féministes propose un quatorzième numéro, dont le dossier principal s'articule autour de la thématique du dessin. Au-delà de ce gros plan, la revue s'intéresse à d'autres sujets engagés et d'actualité. Au programme :
- Une rencontre croisée entre Judith Godrèche (comédienne qui a dénoncé publiquement les violences sexuelles subies enfant dans le cinéma d'auteur français) et Guslagie Malanda (nommée aux Césars 2023 pour le film d'Alice Diop Saint Omer).
- Un article approfondi sur le burn-out des associations féministes, qui croulent à la fois sous les demandes croissantes des victimes et qui manquent de financements, ne pouvant pas toujours apporter l'aide nécessaire aux victimes qui se tournent vers elles.
- Une enquête sur les mutilations infligées aux personnes intersexes, et qui sont souvent tenues au secret, rendant l'accès aux dossiers médicaux des patients complexe et opaque.
- Une bande dessinée sur la grande reportrice Andrée Viollis, une pionnière de l'investigation
- Un dossier autour de la notion « Dessiner », qui évoque notamment la notion gender fluid dans le manga, la mise en avant des personnages et des auteur-ices queer dans la bande dessinée, ou encore un retour sur la création de la revue BD Ah!Nana en 1976 réalisée par et pour des femmes.
- Un débat sur le consentement : doit-il figurer dans la loi ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La revue trimestrielle et engagée La Déferlante revient avec un nouveau numéro qui met au centre la notion « Dessiner ». Comme à chaque fois, ce quatorzième numéro s'ouvre sur une planche de bande dessinée. Cette fois-ci c'est Salomé Lahoche qui revient avec humour sur son métier de dessinatrice. Plus loin, Ariane Lavrilleux et Iris Pouy abordent la vie d'Andrée Viollis, une reportrice d'investigation, avec une bande dessinée de plusieurs planches. Une carte blanche est laissée à Nygel Panasco, qui produit une double page illustrée et textuée sur « La parabole des talents ». Si ce numéro se concentre sur le dessin, il aborde plus largement les notions d'art, avec un entretien sur le cinéma, un article sur le théâtre et la performance, la sculpture ou encore un reportage photo. La bande dessinée n'est pas en reste, avec plusieurs pages qui mettent en perspective la place des auteur-ices dans ce milieu, mais aussi les innovations, les expérimentations qui mettent en lumière des personnages queer et/ou des femmes. Souvent invisibilisé-es dans ce milieu, la revue montre comment iels ont gagné en visibilité, afin d'exprimer librement leur talent, au prix d'une lutte permanente. Ainsi, plusieurs auteur-ices prennent la parole dans ce numéro, comme Mirion Malle, Lisa Mandel, Jul Maroh ou encore Julie Delporte. A travers ces papiers, La Déferlante propose de nouvelles voies, de nouvelles réflexions, permettant une ouverture d'esprit mais aussi une émancipation. Et si le sujet principal de ce numéro est le dessin, celui-ci occupe toujours une place de choix chaque trimestre, puisque la revue met toujours en avant des dessinateur-ices pour illustrer ses articles. L'occasion de découvrir de nouveaux talents émergents et d'apprécier davantage la lecture de la Déferlante.