L'histoire :
Robin est assis dans le noir, à côté de son copain Rémi. Les deux gamins font les fiers, mais ils n'en mènent pas large. Chklonk ! Ce bruit est flippant et Rémi n'apprécie pas de s'entendre dire « Fais pas ta nouille ! ». C'est qu'il est un peu « suspectible », comme dit Robin. Un deuxième CHKLONK retentit encore plus fort et Robin sait que cette fois-ci, c'est parti. Tout semble alors suspendu, comme si quelqu'un avait appuyé sur pause. Il paraît qu'on voit défiler toute sa vie avant le dernier moment, songe le marmot. Bon, il n'est pas bien vieux, alors il s'imagine dans le ventre de sa mère... Et puis il se remémore la première fois où il a sauté du 3 mètres, parce que c'était un plongeon raté. Il y a eu aussi la fois où il s'est explosé le nez en jouant à la course de sacs avec son grand cousin... Hé, mais c'est nul, on se souvient que des trucs nazes ou quoi ? Ah non, il y a aussi des chouettes souvenirs, comme la première fois qu'il a donné à manger à ses poissons rouges. Sauf qu'il s'est trompé de boîte et qu'il a versé des médicaments en poudre. Résultat des courses, le bocal est ensuite devenu l'endroit sec où il mettait ses surprises Kinder. Bon, il a beau se souvenir, le grand huit, c'est parti !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions La joie de lire rééditent cet album de Guillaume Long, initialement paru en 2006 avec une couverture cartonnée. Cette fois, le format passe au souple, ce qui n'est pas plus mal pour 36 pages. Si le ton est léger, il se prête bien aux aventures de deux garnements exaltés par la liberté temporaire dont ils disposent pour aller s'amuser à Youpiland, un parc d'attraction qui a l'avantage certain de proposer des burgers. Un acheté, huit offerts. On est presque tenté de le chercher sur la carte ! Mais revenons au plaisir des mômes, assez communicatif au lecteur. Ce que l'auteur met bien en avant, au delà de la surexcitation qui exténue tous les parents, c'est la capacité des enfants à imaginer tout un tas de choses qui n'existent pas, mais qui les font flipper en même tant que rire. Et les phrases qu'ils s'adressent également, ce mélange propre à eux, fait de susceptibilités et de gentillesses, sauf quand il s'agit de faire face aux moqueries des filles, qui les toisent avec le Grand Huit et considèrent qu'un tour de grande roue, c'est aussi dangereux qu'un tour de poney. Alors on sourit en permanence à la lecture de ce voyage jalonné par les attractions, qui rappellent forcément des souvenirs de jeunesse. C'est frais et sans autre prétention que de livrer un petit bout d'amusement. Pari tenu !