L'histoire :
Par une froide et calme matinée de printemps, un coup de sonnette retentit au 221B Baker Street, domicile du célèbre détective Sherlock Holmes – et de son assistant le docteur Watson ! Une jeune femme coiffée d'une longue natte blonde se présente : Miss Violette Hunter, gouvernante en recherche d’emploi, qui hésite à accepter une offre de job pour le moins incongrue. En effet, un riche propriétaire dans la région de Winchester, dans le Hampshire, le dénommé Jephro Rucastle, lui propose un poste de préceptrice pour son fils turbulent. L’emploi est certes agrémenté d’un généreux salaire de 150£ mensuels, mais en contrepartie, Mr Rucastle exige certains sacrifices bizarres. En effet, Miss Hunter devra régulièrement porter une robe bleue, rester parfois assise de longues heures sur une chaise lorsque son épouse lui demandera et… elle devra surtout couper sa natte. Ce dernier sacrifice est terrible pour Miss Hunter, qui aurait pourtant bien besoin de ce poste pour payer ses factures. Aussi demande-t-elle conseil à Holmes et Watson. Pour le moins intrigué, le duo lui propose évidement d’accepter et d’accourir à son secours dès le premier télégramme d’alerte de la miss, au moindre danger qui viendrait à se présenter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En matière de polar, on a rarement fait mieux et plus original que l’un des maîtres créateurs du genre : Sir Arthur Conan Doyle. Ces Hêtres pourpres furent initialement publiés au sein du premier recueil de nouvelles, Les aventures de Sherlock Holmes, en 1892, sous le nom des Hêtres rouges. Qu’importe la couleur, il s’agit du nom d’une riche propriété, dans laquelle une jeune et fragile gouvernante accepte un poste bien payé mais aux contraintes étranges fixées par le maître de maison (cf. résumé ci-dessus). Ne comptez pas sur nous pour vous révéler le mécanisme tordu en action ; mais comptez évidemment sur Sherlock pour l’avoir anticipé et compris avant tout le monde. Assez fidèle à l’originale rédigée, l’enquête est ici fort bien découpée par les auteurs Jean Leroy et Sylvain Diez. Le dessin, qui opte pour une version zoomorphique des personnages (Holmes est un chien ; Watson un ours), est cependant super minimaliste, avec des aplats de couleurs (5 teintes maxi par case), un style géométrique et fort peu de décors. Il se contente de visages patatoïdes, de deux traits verticaux pour les yeux et d’un triangle isocèle orange pour le bec de Miss Hunter, incarnée par… une oie blanche. Cette version peut cependant fort bien être confiée à de jeunes enfants en âge de lire.