L'histoire :
Le richissime et puissant banquier Adolphus règne en tyran sur son empire financier. Il n'a aucune pitié pour les difficultés de sa clientèle qui, parfois, a besoin de délais pour honorer ses créances. Un homme va jusqu'à se tirer une balle dans la tête dans son bureau. Adolphus esquisse alors juste un geste, pour sonner son valet, qui le débarrassera de l'inopportun cadavre de cet importun. Blanche Epiphanie, innocente orpheline de 17 ans, travaille pour ce détestable individu, en qualité de porteuse de chèque. Malheureusement, son salaire de misère ne lui permet pas de se vêtir décemment… ce que ne manque pas de lui faire remarquer Adolphus, son patron, avec la rudesse qui le caractérise. Puis, émoustillé par les formes girondes de notre pauvre héroïne, il tente un rapprochement quelque peu brutal, avant de lui faire un odieux chantage : « Blanche ce chèque fabuleux est à vous si vous m'accordez vos faveurs ! ». Pure comme l'eau claire d'un ruisseau, elle refuse et subit donc le courroux du sinistre individu. Le malheur est qu'il n'est pas le seul à harceler la jouvencelle, car à chaque visite chez un client, elle doit repousser les avances de ses lubriques interlocuteurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qu'elle est jolie la Blanche Epiphanie ! Et bien sûr, ils veulent tous la mettre dans leurs lits. C'est sans compter sur sa farouche volonté pour garder intacte sa chasteté. Georges Pichard (décédé en 2003), acteur incontournable de la bande dessinée érotique, la dessinait à la manière d'une Brigitte Bardot particulièrement gironde, qui jouerait une aventure de Cosette au pays des pépét', pour la première histoire (Blanche Epiphanie) et se lancerait dans une version hot de Tintin au Congo, où Tintin serait Cosette… enfin Blanche, pour la seconde (La déesse Blanche). Or le dessinateur Jacques Lob (pilier de L'echo des savanes, Fluide, Métal hurlant…) ne ménage pas la pauvrette, lui imposant enlèvement sur enlèvement, faux espoirs et rebondissements inopinés. La plupart du temps en guenilles ou entièrement nue, elle est le jouet de ses bourreaux fornicateurs, qu'ils soient hommes ou femmes. Heureusement pour sa virginité, à chaque fois, elle évite la casserole, juste à l'instant où elle va y passer. La plupart du temps, grâce à Défendar, héros masqué et admirateur totalement dévoué quoique parfaitement prude. Des dialogues désuets et un brin colonialistes, des décors et des encarts « art déco » : nous sommes revenus au début des années 70, époque de la création de cette héroïne, et le charme d'antan opère dans cette excellente parodie intemporelle. La Musardine compile en 4 volumes de 136 pages la série culte des 70's et 80's, incluant également les planches parues en épisodes dans France Soir. Quel plaisir que de retrouver la belle époque, traitée avec la sagacité de la vague alternative des années d'après chocs pétroliers…